Le site Ndouné

Le site Ndouné

Toute l’actualité en temps réel | Analyses et infos sur l'actualité : Tchad - Afrique - International


Faux enlèvements des humanitaires à l’Est du Tchad…. DEBY JOUE A DESSINER LE DIABLE SUR LES MURS DE SA FRONTIERE EST !

Publié par Ndouné sur 29 Juin 2010, 05:17am

Catégories : #Politique

Carte-tchad-Darfour.jpgLe dernier dada en date d’Idriss Deby Itno est de faire croire à l’opinion Tchadienne – et surtout internationale – que les forces de défense du MPS seraient devenues si percutantes qu’elles mèneraient la vie dure à toute la racaille qui s’est professionnalisée dans le kidnapping des humanitaires à l’Est du Tchad. Des histoires !

 

                       Et pour bien faire gober cet énorme bobard, le tyran n’a pas trouvé mieux que d’organiser lui même des enlèvements d’humanitaires … ainsi que leurs prétendues libérations rapidement, et trop pompeusement, mises à l’actif des « Forces de Défense et de Sécurité du Tchad » par les communiqués de presse triomphalistes de son ministre de l’Intérieur, Ahmat Mahamat Bachir.

 

L’idée, aussi apparemment belle que bête, est en fait destinée à faire croire à l’ONU que si, malgré les 3200 soldats de la MINURCAT et les 300 légionnaires de la base militaire Française en permanent état d’alerte à Abéché, les coupeurs de routes et autres kidnappeurs parviennent toujours à réussir leurs forfaits sans coup férir, sa milice et va désormais régler ça elle-même.

 

Et pour fermer la bouche à tous les sceptiques, Deby n’a pas fait dans le détail en montant de toutes pièces deux « enlèvements »  suivis de deux spectaculaires « libérations » en l’espace de deux semaines. En tout cas des opérations absolument cousues de grossier fil blanc.

 

Le premier rapt, absolument improbable et digne seulement d’un mauvais thriller des tropiques, aurait été perpétré – selon Mahamat Bachir - le 06 Juin dernier en plein centre de la ville d’Abéché.

 

Abéché, une ville truffée de militaires Tchadiens, de légionnaires Français et de soldats de la MINURCAT, mais où, selon le ministre de l’intérieur du MPS, « un employé de l’ONG OXFAM a été kidnappé en sortant d’un restaurant (lequel ?) En compagnie d’un collègue Congolais et de son chauffeur Tchadien. »

 

Toujours selon Mahamat Bachir, les Forces de Défense et de Sécurité ont immédiatement pris les ravisseurs en chasse.  Tant et si bien que 70 kilomètres plus loin, les bandits, les mercenaires (de qui !) ; auraient relâché le Congolais et le Tchadien, pour ne conserver que le blanc.

 

Evanouis dans la nature au milieu de la nuit, les kidnappeurs n’auraient été retrouvés, et l’otage libéré  – selon Mahamat Bachir toujours – que six jours plus tard. Sans aucune autre précision. Rien n’a été dit sur les conditions de cette libération trop belle pour être vraie.

Y a-t-il eu versement d’une rançon ? Les armes auraient- elles crépité pour la libération du pauvre britannique ? Y a –t-il eu des morts, des blessés ? Pas une seule précision de la part des autorités Tchadiennes. Motus et bouche cousue !

 

Bachar_photo_montage_tchadanthropus.jpgLe ministre s’étant limité à postillonner dans les agences de presse, à la radio et sur le plateau de la Télétchad en levant les deux poings au ciel, que l’agent Britannique d’OXFAM a été libéré par les Forces de Défense et de Sécurité Tchadiennes.

 

Dans la tête de Deby, un seul enlèvement ne pouvait être suffisant, il lui en fallait plus pour montrer ses biceps à l’opinion internationale. C’est ainsi que, convaincu d’avoir de la suite dans les idées, il a carrément conçu un deuxième faux rapt. De telle sorte que celui là soit plus spectaculaire que le premier, et connaisse une conclusion plus glorieuse grâce à l’intervention musclée d’un petit bataillon de Rambos Tchadiens qui viendraient délivrer un nouvel otage en moins de quelques heures.

                     

C’est ainsi  que, une semaine seulement après la libération  du premier otage, Deby mit en marche son deuxième kidnapping, mais cette fois sur la personne d’une Française, travaillant toujours pour le compte d’OXFAM.

 

On annonça donc ainsi l’enlèvement d’une humanitaire le 20 Juin au soir à Koukou Angarana, à 180 kilomètres au SUD-EST d’Abéché.  Et pour pimenter encore plus l’histoire, la version officielle de cette fable parla de sept bandits qui auraient kidnappé la Française, emportant par la même occasion deux véhicules et de l’essence en direction de la frontière soudanaise – pourtant, bien surveillée par la force mixte tchado-soudanaise, claironne-t-on  en permanence à N’djamena.

 

La suite, on le sait, tiendra autant de la farce que de la mythomanie : « Alertés à la suite de l’enlèvement », racontera, pince sans rire, le ministre Mahamat Bachir aux journalistes, « nos éléments des Forces de Défense et de Sécurité, et ceux du Détachement Intégré de Sécurité (DIS) -  policiers et gendarmes formés par l’ONU pour veiller sur les camps des réfugié -  se sont mis à leur poursuite. Vers 05 heures du  matin, les ravisseurs ont abandonné la Française et les deux véhicules. »

Fin de l’histoire à dormir debout.

Une véritable histoire de fous en tout cas, qui ne tient nullement la route, et  qui – si elle fait copieusement rire – ne convaincra jamais que très peu de ceux qui connaissent la réalité de la soldatesque Tchadienne.

 

En fait, pour faire croire à l’opinion – surtout internationale – que ses soudards sont devenus de petits foudres de guerre, Deby croit utile de dessiner le diable sur les murs de sa frontière Est.

Il ne connaît certainement pas le proverbe du diable qui, dessiné sur les murs, finit par entrer dans la maison.

Ce qui ne va pas tarder.

 

Par D.D | Ndjamena-matin

----------

Crédit Photo-Montage/Tchadanthropus : Ahmat Mahamat Bachir, ministre de l'Intérieur et de la Sécurité publique, claironnant avec une vuvuzela

 

Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents