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Tchad : La problématique de santé publique dans la sphère diplomatique

Publié par Ndouné sur 7 Mai 2013, 14:47pm

Catégories : #Opinion

 

     hopital-de-Goz-Beida-ne-compte-pas-suffisamment-de-lits-po.jpgPar Talha Mahamat Allim

Genève, Suisse.


Le Tchad a des multiples défis à relever pour son développement, en particulier dans le domaine de la santé publique. La santé est l’un des piliers du progrès socio-économique, de la productivité et de la richesse d’un pays, en même temps que ces derniers favorisent une meilleure santé ou en offrent les opportunités et/ou les moyens. Une population bien portante constitue un atout majeur pour un pays en quête du développement et de la paix comme le Tchad. Malheureusement, la situation sanitaire dans le pays est peu reluisante. L’offre et la qualité des soins ne sont pas à la hauteur des attentes de la population.

Le taux de mortalité infantile et maternelle reste élevé, l’espérance de vie quant à elle n’est pas meilleure. La couverture médicale reste insuffisante ; la population est soumise à une forte mobilité vers des dispensaires et hôpitaux des pays limitrophes (Soudan, Cameroun…) pour pouvoir accéder ne fut-ce qu’au minimum des soins de santé de base, en dépit de l’existence de quelques infrastructures médicales, notamment dans la capitale Ndjamena. Ce qui témoigne d’un certain manque de confiance quant à l’offre et à la qualité de ces dernières, au-delà du coût de transport pour y accéder. Les catégories sociales les plus aisées préfèrent aller se faire soigner à l’étranger, notamment dans les pays occidentaux. Les plus pauvres sont abandonnés à eux-mêmes.

Cependant, il faut admettre que l’Etat tchadien a fait de la santé une de ses priorités dans le cadre du développement. Cela s’observe à travers la définition et la mise en place d’une politique nationale de santé ainsi que la réorganisation du système sanitaire ou encore les rencontres régulières entre les plus hautes autorités du pays et différents partenaires. Mais l’efficacité de ces efforts reste limitée par diverses carences, notamment au niveau des ressources matérielles (équipements, moyens de la population…), des infrastructures adaptées, des ressources humaines, de la gestion et du fonctionnement, etc. Il est évident que de nombreux efforts restent à accomplir afin que la plupart de nos compatriotes puissent avoir accès aux services de santé quand ils en ont besoin.

De notre point de vue, nous considérons que la politique étrangère tchadienne constitue l’une des voies pouvant contribuer à atteindre cette efficacité et à améliorer le niveau de santé aussi bien sur le plan des infrastructures que sur celui des connaissances, des techniques et de la technologie, des soins de santé et de leur accessibilité. Pour cela, il faudrait que toutes les composantes du système diplomatique tchadien s’impliquent activement.

A titre indicatif, les compétences et les offres bilatérales et multilatérales en matière de santé sont nombreuses, notamment sur le plan des connaissances, de la technique et de la technologie. Par une forte mobilisation autour de cette question, le système diplomatique tchadien (ambassades, missions permanentes, consulats,…) peut beaucoup apporter au pays et ainsi améliorer la qualité des ressources humaines et l’offre des soins médicaux. Aussi, chaque citoyen tchadien est un ambassadeur de son pays et peut incontestablement apporter sa part de contribution dans cette nouvelle dynamique.

Cette question de santé publique est essentielle au regard du rythme de l’évolution des connaissances et techniques médicales, des complications au niveau des différentes maladies, de la nécessité des infrastructures modernes, de l’explosion des demandes de la population et surtout des exigences en ce qui concerne la qualité, la multiplicité et la diversité des services demandés.

De ce point de vue, nos compatriotes professionnels de la santé méritent d’avoir l’opportunité et surtout l’appui nécessaire pour mettre à jour leurs connaissances et se familiariser avec les nouvelles techniques afin qu’ils puissent contribuer activement et efficacement au développement national.

Dans cette perspective, il est nécessaire que d’un côté, le gouvernement, par le biais du ministère de la santé et du ministère de l’enseignement supérieur, fasse l’inventaire des besoins en formation en fonction des avancées scientifiques et technologiques dans le secteur médical ainsi que de l’état de maladies et de leurs complications au Tchad.

Cet inventaire devrait être communiqué, par le canal du ministère des affaires étrangères, aux différentes représentations diplomatiques tchadiennes dans le monde pour qu’elles collectent les informations concernant les différentes offres, notamment les offres de formation, voire de financement dans les domaines répertoriés par les ministères concernés.

D’un autre côté, sans même attendre cet inventaire, nos représentations diplomatiques devraient chercher toutes les informations nécessaires et utiles dans ce domaine, et les porter à la connaissance des ministères concernés afin que le nécessaire soit fait pour que celles et ceux qui remplissent les exigences pour suivre ces formations, perfectionnements… et/ou obtenir ces financements puissent entreprendre les démarches nécessaires.

L’amélioration du niveau de la santé au Tchad passe aussi par le renforcement de la collaboration entre les acteurs du système diplomatique et ceux de la santé, et plus spécifiquement par la sensibilisation du personnel diplomatique quant à l’impact potentiel et effectif de ses choix, décisions et actions ou inactions sur la situation sanitaire dans notre pays.

Par ailleurs, au regard des liens entre mauvaise santé et pauvreté, tous les efforts dans le sens du progrès socio-économique sont à encourager. Si chaque acteur diplomatique tchadien, à commencer par les responsables des différentes structures en l’occurrence les ambassades, missions permanentes et consulats s’y met activement, des meilleurs résultats sont envisageables dans les meilleurs délais que l’on ne le pense.

Ce ne sont ni les opportunités ni les informations qui manquent pour y arriver. Ce sont la motivation et l’implication active des acteurs concernés qui font défaut.  Un seul doigt ne peut casser l’arachide. Il est nécessaire que nous soyons tous unis et regardions ensemble dans la même direction.  

Talha Mahamat Allim

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Photo : rfi.fr - L'hôpital de Goz Beida ne compte pas suffisamment de lits.

 

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