Le site Ndouné

Le site Ndouné

Toute l’actualité en temps réel | Analyses et infos sur l'actualité : Tchad - Afrique - International


Après l’épisode Diar-Bachar, le temps du dialogue

Publié par ndouné sur 7 Juillet 2008, 19:12pm

Catégories : #Politique

L’alerte rouge s’est estompée. Les loups sont sortis, même aux forceps, des rangs du Rassemblement  des Forces pour le Changement. Du coup, le vent de suspicion et de trahison a cessé de souffler sur les fondements et la crédibilité du RFC. Issaka Diar et Issak Bahar  viennent d’être exclus par une assemblée générale du mouvement politico-militaire dirigé par Timane Erdimi. La météo est calme, le ciel est bleu pour ceux qui rêve d’ouverture vers les groupes armés de l’Est.

 

                      C’est l’épilogue d’une longue et triste histoire de trahison, de marchandage politique et d’affairisme. Du haut de leur stature de lieutenants du RFC et de leurs réseaux  de copulations avec les Itno, Issaka Diar et Issak Bahar ont jeté l’opprobre sur l’opposition tchadienne. Opposants le temps d’un coup de gueule, affairistes à l’heure de Nicodème. Ces « caméléons » ont terni le capital-sympathie de la coalition armée qui se déploie pour mettre hors d’état de nuire la clique de vautours et Cie qui campent au palais rose. Ce duo de traitres menaçait l’unité du mouvement politico-militaire entré en dissidence contre l’infâme régime tchadien en 2005. Loin des directives du RFC, ils prenaient langue avec les émissaires de Deby. Egoïstes, ils négociaient secrètement pour de juteux postes ministériels, de grade dans l’armée, de direction générale dans l’administration avec comme une cerise sur le gâteau, la tête de Timane Erdimi dans le sac du marchandage. Les dégâts collatéraux de cette cacophonie se sont faits ressentis jusque dans les lignes éloignées de la coalition  militaire anti-Deby.

                Retranchés dans l’Est, ces  « croulants » gradés  attendaient avec impatience les kopecks de N’djamena en échange d’un « ralliement stratégique » avec l’armée en déconfiture de Deby. Timane Erdimi vient de couper l’herbe sous leurs pieds. Excommuniés, ils n’ont plus qu’aller faire des adeptes loin des rangs du RFC et négocier avec le régime despotique sous un autre label. Ces déserteurs étaient, contre espèces sonnantes et trébuchantes, des postes avancés du service de renseignement des hauts gradés de la soldatesque pro-Deby au sein de l’Alliance Nationale. Issakha Becher et Issakha Diar filaient de précieuses informations sur les campements et les stratégies de combats  de la coalition armée en mouvement dans l’Est du Tchad.

             C’est la jubilation au sein de la base du Rassemblement des Forces pour le Changement, les troupes ont salué par des liesses de joie l’éviction de ces traîtres. « Les loups sont sortis de la bergerie » confiait encore dans un cri de joie un sympathisant du mouvement armé à N’djamena. « Le plus important a été fait. Il reste maintenant l’épinieux sujet de l’union  avec les autres formations armées ». Selon un observateur politique sous le sceau de l’anonymat pense qu’ « il est temps de procéder à une recomposition de la carte politique de l’opposition armée. L’épisode des Issakha est l’expression d’une classe politico-militaire déchirée par des courants et des intérêts aux antipodes du peuple ».

      Les clichés du nomadisme politique sont à présent brisés. Les deux vieux kroumirs étaient des partisans d’une  ligne dure au sein de la politique d’ouverture u sein du RFC. Ils étaient des pourfendeurs d’une coalition des factions militaires anti-Deby.

Dans les milieux politiques, toute tendance confondue, l’éviction de ces deux membres influents et lieutenants de Timane Erdimi, laisse présager l’option du dialogue et d’unité de l’opposition armée tant convoqué par le peuple qui a tant souffert de la gabegie orchestrée par Deby et sa meute de délinquants à col blanc.

         Un halo d’unité, une auréole lumineuse diffuse son espoir  sur les obscurs préjugés d’une coalition militaire mercantiliste. Un retraçage de la carte des mouvements politico-militaires s’impose. C’est le prix à payer. Le spectre de la malédiction Debyenne se conjure dans un consensus militaro-politique. L’unité est une vieille oraison que l’Union nationale de la Résistance  doit réciter pour conjurer les démons du  régime autocratique de N’djamena.

 

Par A.K de Ndjamena-matin  

Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents