TCHAD : Affaire arche de Zoé, Deby cherche sous de guerre

C’est une aubaine. Par ces temps d’avant affrontements, Deby multiplie des pirouettes pour renflouer son fond de guerre. Comme par enchantement, les marchands d’enfants, négriers des temps modernes, sont au devant le l’actualité au Tchad. Deby est sorti de sa torpeur et réclame la rondelette somme de 6.3  millions d’euro. Une guerre, même avec des rebelles de son propre pays, a sa facture à éponger.


A Paris, le Quai D’Orsay avait baissé la vigilance. La justice française s’est aussitôt endormie avec la conviction que la France- Afrique porterait l’étendard de la supériorité raciale et viderait une « banale histoire d’enfants », encore que faméliques et nègres !

Et bien, c’était sans compter sur le flair de Deby. La sulfureuse « affaire arche de Zoé » avait fait grand bruits à l’époque, soulevant un vent de protestation contre les associations qui opèrent sous le couvert non moins douteux de « l’humanitaire ».

Camera, effets médiatiques, le bras de fer entre  la justice Franco-tchadienne.  Et Nicolas Sarkozy, super héros à N’djamena. Deby capitule. Les 6 français impliqués dans le scandale des 103 enfants - qui devaient être exfiltrés en France -  échappent aux travaux forcés imposés par la justice tchadienne.

Un an après le déclenchement de cette foireuse initiative humanitaire, N’djamena a repris le taureau par Les cornes. « Nous estimons qu'en obtenant le transfèrement des Français (condamnés) du Tchad en France, la France assumait aussi la charge des dommages et intérêts », déclaration du ministre tchadien de la Communication.



Fini l’euphorie de la grâce envers les « négriers », Mahamat Hissène, ministre de la communication et porte parole de N’djamena veut du liquide. Du cash pour les caisses saignées à blanc pour mobiliser le matériel de guerre et des mercenaires.

A Matignon, François Fillon est fidèle à la sourde oreille. L’agitation de Deby n’est pas d’actualité. La France, avait déjà indiqué le PM français, ne réglera aucune ardoise. Dialogue de sourds. « Le gouvernement estime que les enfants doivent recevoir les bénéfices des dommages et intérêts. Nous préférons avancer l'argent en attendant que la France nous paie » s’est défendu Mahamat Hissène.

François Fillon ne manque par de clairvoyance. Sarkozy et Deby avaient bouclé en off ce dossier encombrant. En visite éclaire à N’djamena, le «parrain » avait imposé un règlement politico- militaire. Sarkozy célébré : La gloire des « humanitaires » arrachés aux griffes des geôles tchadiennes. Deby sous le parapluie de l’Elysée. Aux diables les rebelles, l’impunité absolue pour N’djamena.

Les enlèvements de février, le meurtre d’Ibni, Deby assassine, Sarkozy absout. Pour mémoire, Sarko, lors de son séjour à N'djamena a promis l'éclaircissement de cette affaire en mettant sur pied une commission d'enquête internationale sur ce sujet. On sait la suite…

Agent de la roublardise, IDI met à plat le deal franco-tchadien. Menacé, abandonné, Deby veut les armes. Alors, il se souvient : 4,12 milliards de Fcfa. Un pactole qui sommeillait dans les caisses de Paris au titre de dommages et intérêts pour les familles des 103 enfants. Une juteuse rentrée financière !

C’est l’occasion qui fait le larron. L’affaire de l’arche de zoé est une des bouffes comme il y en a dans l’univers de la France-Afrique. Alors, pourquoi N’djamena doit s’en priver ? Sacrée IDI, entendez initiative détournée et improvisée.

Par D.D de N’djamena-matin