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La vérité sur la crise financiére

Publié par Ndouné sur 30 Novembre 2008, 15:27pm

Catégories : #Economie

La vérité sur la crise

Sur le blog de Paul Jorion (un des économistes qui a annoncé la crise actuelle) a eu lieu un véritable débat sur la monnaie. Or, qu’est-ce que la monnaie ?
Une querelle a lieu en ce moment, qui concerne surtout la vidéo de Paul Grignon « l’argent dette. »
Paul Grignon (ainsi que d’autres économistes dont Maurice Allais) déclare que les banques créent de l’argent à partir de dettes. Le débat a été animé et Paul Jorion a affirmé que le raisonnement de Paul Grignon était faux.
Pour ma part, je pense que le raisonnement de Paul Grignon est vrai dans le fond et faux sur la forme. En effet, il y a bien création d’argent à partir de dettes et je vais m’en expliquer.
Notre conception de la monnaie a changé car il faut désormais introduire les produits dérivés dans sa définition. La monnaie est donc composée de 4 entités distinctes :
-l’argent en circulation : 1% (de la monnaie)
-la masse monétaire : 11%           
-les dettes sécurisées : 13%          
-les produits dérivés : 75%

On le voit, les produits dérivés représentent l’essentiel de la masse monétaire, 630 000 milliards de dollars. Cela dépasse l’entendement car il s’agit de 13 fois le PIB mondial. Ils posent donc problèmes, d’énormes problèmes.
Je vais illustrer ici pourquoi.
Les produits dérivés sont de la monnaie car lorsque l’on gagne ou que l’on perd avec ces produits financiers il s’agit d’argent réel. Par exemple la société générale a perdu 5 milliards d’euros qui étaient bien réels.
En ce qui concerne les exemples de produits dérivés, je vais choisir 2 exemples : les CDS (Credit default swap) qui sont au cœur de la tempête et représentent 62 000 milliards de dollars dans le monde et les comptes sur marge (Margin Loan) qui illustrent le dysfonctionnement de la bourse.
Les CDS sont des contrats financiers entre acheteurs et vendeurs de protection. Il n’y a aucun fond pour garantir ces contrats et en cas de difficultés, le vendeur de protection est obligé de fournir de l’argent bien réel. Ces opération n’apparaissent pas dans le bilan des organismes financiers (on appelle cela une « exposition hors bilan »)  et c’est pour cela que le pire est à venir !
J’ai affirmé dans mon article « Barack Obama, dernier président des USA » :
« L’OCC (Comptroller of the Currency, l’autorité de tutelle des banques) déclarait le 30 juin 2008 que les banques commerciales US possédaient 182 100 milliards de dollars de produits dérivés. Son dernier rapport (30 septembre 2008) précise que JP Morgan Chase détiendrait 43 000 milliards de dollars en produits dérivés et Citigroup 17 500 milliards soit plus que le PIB mondial. Les sommes en jeu sont colossales et, pour rappel, les entreprises sont interconnectées à l’aide de CDS pour un montant de 62 000 milliards de dollars. Les premières défaillances ont commencé, nous assisterons donc bientôt, par effet domino, à l’implosion du système. »
J’ai d’ailleurs indiqué que la fermeture des bourses aurait lieu bientôt car je pensais que Citigroup s’effondrerait. Mais ce n’est que partie remise et malgré les sommes colossales investies pour renflouer les banques, elles s’écrouleront.
En ce qui concerne les comptes sur marge (Margin Loan) voici un exemple qui va vous éclairer car il faut comprendre à quel point la bourse fonctionne de manière irrationnelle.
Imaginons que l’on achète 1000 actions x ou y à 50 euros, il faut donc débourser 50000 euros. Or, l’exigence de couverture d’un contrat de Margin Loan  permet de ne faire qu’une couverture de 10% (les taux de couverture varient en fonction du risque, de 1 à 50 %) soit 5000 euros. Nous avons donc un prêt de 45000 euros et ceci est de l’argent réel car en cas de défaillance, il faudra rembourser.
Le problème de ces contrats se nomme “appel de marge”.
En effet,  les cours peuvent chuter. Lorsque la valeur des avoirs (la valeur des actions, moins ce que l’on doit au courtier) chute, le courtier envoie un ” appel de marge “. Cet appel de marge oblige à vendre les placements ou à déposer des fonds dans le compte.
En gros, on peut tout perdre et c’est ce qui se passe en ce moment.
J’espère vous avoir éclairé sur les arcanes de la finance.
Il va falloir maintenant se réveiller car le navire est en train de sombrer et comme l’explique J.K. Galbraith :
« L'économie de marché est volontiers décrite comme un héritage ancien. En l'occurrence, c'est une escroquerie, ou plus exactement une erreur communément admise. Trop de gens apprennent l'économie dans des manuels qui entretiennent encore les dogmes de la production concurrentielle des biens et des services et de la capacité d'acheter sans entraves. En fait, il peut n'y avoir qu'un ou quelques vendeurs assez puissants et persuasifs pour déterminer ce que les gens achètent, mangent et boivent. » Les nouveaux mensonges du capitalisme Publiée dans le Nouvel Observateur (4/11/05) Interview de John Kenneth Galbraith par François Armanet.


Source: Alterinfo
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