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Affaire Ibni/Deby: « Face à l'imposture, ses simagrées et ses mensonges… ».

Publié par Ndouné sur 12 Janvier 2009, 03:53am

Catégories : #Politique

Michèle Audin refuse sa Légion d'honneur |

La mathématicienne strasbourgeoise Michèle Audin, dans une lettre à Nicolas Sarközy, a refusé sa nomination au grade de chevalier dans l'Ordre de la
Légion d'honneur. Elle est la fille du mathématicien Maurice Audin, disparu aux mains d'un détachement parachutiste français, à Alger, en 1957.

PLace Maurice AUDIN à AlgerUne mémoire honorée à Alger et Paris. Dans la capitale algérienne, une rue porte de le nom du mathématicien Maurice Audin, enseignant à l'université d'Alger en 1957. L'histoire de ce militant anticolonialiste enlevé par le capitaine Devis et le lieutenant Erulin et des militaires du Ier Rég. de Chasseurs parachutistes est retracée notamment, sur Le Post, par Katefannay. Elle avait, à la suite du site Mediapart, d'Edwy Plenel (entrée du 02 janvier dernier), consacré deux contributions à cette affaire (les 05 et 06 jan.). À la suite, peut-être, de la venue de Nicolas Sarközy à Strasbourg pour inaugurer un hôpital public mis en service au printemps 2008, le bureau de Strasbourg de l'Agence France-Presse a enfin fait état de la lettre de Michèle Audin adressée à Nicolas Sarközy. Une place Audin honore la mémoire du disparu à Alger, une rue Audin a aussi été inaugurée à Paris fin mai 2004.


Une attitude présidentielle « limite méprisante ».
C'est par un silence qui valait bien un « cause toujours, tu m'intéresses » (voire un « casse-toi, pauv' çonne ») que Nicolas Sarközy avait répondu à la lettre qui lui avait été adressée, pour le cinquantenaire de la disparition de son mari, Josette Audin, mère de Michèle Audin. Cette dernière figurait sur la liste des proposées au grade de chevalier de la Légion d'honneur du ministère de de l'Enseignement et de la Recherche pour ses contributions à la recherche fondamentale et ses 32 années de services civils. Dans ses déclarations à l'AFP, Michèle Audin a estimé « à la limite méprisante » l'attitude du chef de l'État français.

Troisième cas de refus rendu public. Deux journalistes chargées de rubriques parlementaires avaient découvert qu'elles avaient été proposées pour être nommées au grade de chevalier de la Légion d'honneur. Elles ont manifesté publiquement leur refus. D'autres éventuels refus, restés confidentiels, et adressés au seul
Grand Chancellier, le général Jean-Pierre Kelche, nommé en juin 2004, pouraient avoir été enregistrés. Le général Kelche n'avait pas jugé de son devoir de démissionner de ses fonctions après la nomination, en janvier 2008, d'Isabelle Balkany, au grade de chevalier de la « première promotion pour laquelle la parité hommes-femmes est respectée ». Jusqu'à présent, seules trois femmes ont refusé, en le manifestant, leur nomination. Rappelons que la première femme Grand'Croix de la Légion d'honneur avait été feue Geneviève Anthonioz De Gaulle (promotion 1998), résistante, déportée, présidente d'ATD Quart Monde. Germaine Tillon, résistante († avr. 2008), et Valérie André, résistante, médecin général, Jacqueline de Romilly, philologue et académicienne, Simone Rozès, magistrate, Christiane Desroches Noblecourt, résistante, égyptologue, ont été ou sont Grand'Croix de l'Ordre.


« Face à l'imposture, ses simagrées et ses mensonges… »
. Telle est l'accroche du billet d'Edwy Plenel saluant « une brillante mathématicienne » et son initiative, qui lui a été transmise par Michel Broué, directeur de l'Institut Henri-Poincaré. Edwy Plenel rappelle à cette occasion que le mathématicien Ibini Oumar Mahamat Saleh, opposant tchadien disparu début 2008, enlevé par des troupes non-identifiées, avec possiblement l'aide de militaires étrangers au Tchad en garnison dans la capitale tchadienne, n'a toujours pas été retrouvé en dépit des initiatives réitérées de Madame Carla Bruni-Sarközy auprès de la présidence tchadienne.


« Un choix moral ».
Dans un entretien avec l'hebdomadaire L'Express (propos recueillis par Gilles Gaetner et J.-M. Pontaut, datés du 6 jan. 1009), dont il avait été l'avocat,
Robert Badinter a évoqué la mémoire de Maurice Audin. « Nous avons fait, narre-t-il, l'objet de poursuites systématiques, obsessionnelles, haineuses. C'était un choix moral de les provoquer. ll est vrai que les occasions ne manquaient pas. Que ce soit la torture, avec La Question, d'Henri Alleg, ou la disparition de l'universitaire Maurice Audin. » Il semble que l'Agence France-Presse, dont on connait l'état des relations de sa rédaction avec la présidence de la République et le parti majorité de la majorité « gouvernementale », ait enfin, avec un notable retard, entendu l'ancien garde des Sceaux Robert Badinter.


Source: Le Post
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