TCHAD: L’opposition armée désormais unifiée au sein d’un seul bloc : l’Union des forces de la résistance (UFR)

21/01/09

Tirant certainement les leçons des deux derniers raids - spectaculaires mais manqués - sur Ndjamena d’avril 2006 et février 2008, l’opposition armée tchadienne vient de frapper un très grand coup en unifiant toutes ses forces - jusque-là dispersées - dans une seule et même formation politico-militaire régie par un commandement unique. Autant dire qu’elle vient là de se donner des arguments plus percutants pour renverser une fois pour toutes le régime de Ndjamena.

Pour la classe politico-militaire du Tchad, la date du 18 janvier 2009 s’écrira certainement en lettres d’or dans ses annales, car la postérité retiendra que ce jour-là, pour la première fois de la tumultueuse histoire de ce pays depuis 18 ans, toutes les formations politico-militaires se sont réunifiées pour sceller une union sacrée qui, pour l’heure, doit certainement déjà commencer à donner des insomnies au régime tyrannique en place à Ndjamena.
En effet, toutes les formations politico-militaires qui - à ce jour - n’ont pas déposé les armes et se battent avec une détermination intacte contre le régime de Idriss Deby, ont enfin décidé d’unir leurs forces respectives en une seule organisation politico-militaire.

Cela aura pris au moins deux ans : deux années de tractations difficiles, de négociations laborieuses, d’atermoiements, d’hésitations aussi, mais qui ont enfin abouti sur le consensus de l’unification des énergies.

Cette véritable union sacrée a eu pour cadre la localité de Hadjer Marfaïne, non loin du célèbre champ de bataille où, en décembre 2005, les forces armées de la rébellion avaient infligé une cuisante et mémorable défaite à la soldatesque du régime d’Idriss Déby.

Le 18 janvier 2009 donc, le Front pour le Salut de la République (FSR) d’Ahmat Hassaballah Soubiane, le Rassemblement des Forces pour le Changement (RFC) de Timan Hissein Erdimi, l’Union des Forces pour le Changement et la Démocratie (UFCD) Adouma Hassaballah Djadarab, l’Union des Forces pour la Démocratie et le Développement (UFDD) du Général Mahamat Nouri Allatchimi, et l’Union des Forces pour la Démocratie et le Développement-Fondamental (UFDD-F) d’Abdelwahid Aboud Mackaye s’étaient retrouvés, après une première assise le 15 décembre 2008, pour mettre au point la plate-forme définitive devant aboutir à la synergie de toutes les forces de l’opposition politico-militaire.

A ces cinq formations de grande envergure sont venues se joindre séance tenante deux autres forces militaires de poids : le Conseil Démocratique Révolutionnaire (CDR) d’Albadour Acyl Ahmat Achabach, et le Front Populaire pour la Renaissance Nationale (FPRN) d’Adoum Yacoub Kougou.

Toutes ces sept formations s’étaient évidemment rendues à l’évidence que seule l’union pouvait leur garantir une victoire qui, à plusieurs fois, s’est trouvée à portée de mains pour l’une ou l’autre de ces forces.

Une charte de la lutte armée contre le régime Déby

Les choses ont donc commencé par une allocution prononcée par Mahamat Djama Kabir, président de la Commission ad hoc, qui a chaleureusement remercié et félicité les différents chefs de mouvements d’avoir souscrit et adhéré à la matérialisation de la charte de la lutte armée contre le régime de Ndjamena déjà approuvée le 15 décembre 2008 par cinq formations de l’opposition armée.

Puis lecture d’une déclaration (Déclaration commune du FPRN/UFC et du CDR sur la création de l’UFR) fut faite par Albadour Acyl Ahmat du CDR.

En tout cas, avant de procéder au paraphe desdits statuts, la commission ad hoc avait déjà au préalable examiné les candidatures introduites du CDR et du FPRN désireuses de rallier la coalition.
Ces deux formations remplissant les critères des mouvements para-militaires furent, d’office, agréées dans l’UFR.

C’est ainsi que les sept leaders de ces formations politico-militaire apposèrent leurs signatures suivi d’un long applaudissement côte à côte pour formaliser cette union sacrée venue renforcer et multiplier leurs options pour la victoire finale.

Il faut tout de même préciser qu’une ultime candidature, celle de l’UDC d’Abderamane Koulamallah, déposée après le paraphe des textes, fut chaleureusement accueillie et acceptée dans l’UFR, cimentant ainsi la matérialisation inoxydable de toute l’opposition militaire armée pour la mise en commun des potentialités humaines, matérielles et logistiques au service d’un objectif unique et irréfragable : l’extinction de la dictature de Idriss Déby, et la mise en déroute de ce régime honni et oppresseur.

Avant la suspension de la séance, le Général Mahamat Nouri s'est félicité en ces termes : « Au Nom de Dieu, Clément et Miséricordieux - Camarade Président de la Commission Ad hoc, Camarades Présidents des Mouvements membres de l'UFR; Camarades cadres de l'UFR.

Vous me permettez de vous appeler ainsi parce que nous sommes désormais membres de l'UFR.

Par nos paraphes au bas de ce document, les statuts créant l'Union des Forces de la Résistance (UFR), nous venons de poser un acte historique dont l'importance et la portée ne peuvent être mesurées dans cette salle.

Nous, opposition politico-militaire, ici présents, avons répondu à l'attente de notre Peuple en lutte pour un devenir meilleur, la justice, la paix, la démocratie et le progrès. Nous avons aussi donné à l'opinion nationale et internationale, la preuve que nous sommes capables de nous entendre pour défendre l'intérêt général au-delà de nos querelles de personnes ou d'intérêts égoïstes.

L'UFDD, en cet instant solennel, par ma voix exprime le vœu le plus ardent que la mise en place des structures de la nouvelle Union qui vient d'être créée intervienne dans les meilleurs délais pour mettre fin à l'impatience de toutes nos forces combattantes qui n'attendent que le feu vert pour aller écraser les bandes des bandits de grands chemins ou autres voyous d'Idriss Déby.

Vive l'UFR!
Vive le Tchad, uni, fort et prospère!
Merci ». Fin de citation.

Après acclamation, monsieur Ahmat Hassaballah Soubiane de FSR, intervient à son tour, en félicitant les membres de la commission ad hoc d’avoir surmonté beaucoup de difficultés et œuvré dans le sens de l’unité.

Ce fut la liesse, les congratulations mutuelles entre les différents militants des mouvements présents.

La réunion s’est terminée par de chaudes et sincères accolades, tous les regards étant désormais tournés vers une unicité et une conjugaison des énergies.

Rien ne saurait résister à cette force conjuguée et multipliée

Dès l’annonce par voie de radio de cette grande victoire de l’opposition armée sur ce qui avait - jusqu’ici - constitué son ventre mou, des réactions fusant des quatre coins du monde sont venues saluer l’exploit et conforter la désormais Union des Forces de la Résistance que rien ne saura résister à cette force conjuguée et multipliée.
Et au-delà de la lutte contre toutes les vilénies caractérisant le régime Déby, l’UFR monte à l’assaut avec un programme politique cohérent, pertinent et salutaire pour le bonheur du peuple tchadien qui n’a que trop souffert de la dictature.

En effet, l’UFR véhicule un certain nombre de priorités inscrites dans sa feuille de route :
Après la mise en déroute, désormais annoncée, du régime Déby, un changement politique véritable conforme aux aspirations profondes du peuple tchadien leur sera offert au terme d’une courte période de transition de 18 mois.
Une transition préparatoire à des élections démocratiques, pour les besoins de laquelle un « forum national convoquera toutes les sensibilités nationales pour déterminer la forme, la durée de la transition, l’élaboration d’un cahier de charges du gouvernement, et enfin la désignation des dirigeants de la transition ».
En clair, l’Union des Forces de la Résistance, après avoir chassé Idriss Déby du pouvoir, s’astreindra à consulter les différentes forces politiques de contribuer aux fins de la mise en place d’institutions libres et démocratiques pour la reconstitution d’un Etat normal.

Il importe en tout cas de souligner que le peuple tchadien qui a, depuis 1995, misé toutes ses espérances sur l’opposition politico-militaire commence à compter les jours qui le séparent encore de la libération.
Car à travers la feuille de route de l’opposition armée restructurée, développée et cimentée, ce peuple adhère déjà complètement à l’esprit de l’UFR qui offre d’ores et déjà les gages d’une transition politique courte et orientée vers les élections libres et démocratiques.
Et l’on comprend ainsi pourquoi les transactions liées à la création de l’UFR ont pris tant de temps.

Définitivement cimentée par toutes les figures emblématiques et formations de combat de l’opposition politico-militaire, les forces de la rébellion – à travers l’Union des Forces de la Résistance - viennent de s’injecter une ultime dose d’adrénaline pour un assaut final qui ne va guère tarder contre Idriss Déby. A moins de choisir de mourir les armes à la main, ou de s’enfuir, le dictateur de Ndjamena sait maintenant que les jours de son pouvoir sont comptés. La victoire est certaine…

La Rédaction de Tchadvision

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Lire les documents liés à l’article :

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• Déclaration commune du FPRN/UFC et du CDR sur la création de l’UFR
• Statuts UFR
• Règlement Intérieur UFR
• Procès verbal d’adhésion d’UDC à l’UFR

• Source : Tchadvision