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Tchad: Le compte à rebours, déclenché contre Idriss Déby !

Publié par Ndouné sur 22 Janvier 2009, 01:27am

Catégories : #Politique

Idriss Déby Itno (IDI) a toujours su que le meilleur allié de son régime face aux assauts de l’opposition politico-militaire n’a jamais été que… L’incapacité de celle-ci à faire front commun contre lui.
En effet, Idriss Déby a toujours fait de son régime une affaire personnelle. Cela explique en tout cas les multiples échecs des rebelles depuis décembre 1995.
Mais à compter du dimanche 18 janvier dernier, la donne a changé : Le dictateur de Ndjamena se trouve désormais confronté à une rébellion autrement structurée, autrement motivée, autrement déterminée.

En 19 ans de pouvoir chaotique, Idriss Déby Itno a eu à essuyer – avec un courage suicidaire – plus d’une vingtaine d’assauts des multiples formations politico-militaires déterminées à bouter son régime du sommet de l’Etat. Parfois, une formation réussissait à porter des coups cuisants, d’autres fois deux ou trois formations se mettaient ensemble, mais toujours, la victoire s’est obstinément trouvée hors de portée.

L’assaut du 13 avril 2006 jusqu’à Ndjamena et les batailles de référence de Guarnatir (Biltine), Abéché, Hadjer-Marfaïne (I, II, III), Am-Zouer et surtout celle d’Abougoulem ont démontré, s’il en était encore besoin, la fragilité et l’inconsistance de la soldatesque du régime en place.

Mieux, les applaudissements des populations au passage des rebelles en dit long sur l’impopularité d’un dictateur sanguinaire et autiste qui s’obstine à faire du Tchad une propriété privée.

Encore mieux : Lors de l’assaut sur Ndjamena entre le 29 janvier et le 02 février 2008, les combattants des formations politico-militaires (CMU) avaient été galvanisés par la joie des populations qui ont espéré jusqu’au désespoir que Déby et son régime tombent.

Si ces différents raids historiques avaient bénéficié de la participation de trois ou quatre autres formations politico-militaires, surtout l’action déterminante des combattants d’UFDD ; nul doute que cela ferait déjà un an que l’on ne parlerait plus du régime sanguinaire de Idriss Déby Itno.

Que dire de la France qui, ce n’est un secret pour personne, lui a accordé dans toutes ces circonstances un soutien plus que conséquent ? Elle qui semble croire que hors Idriss Déby il n’existe pas d’alternative ?

Voilà un préjugé qui a la vie dure du côté de l’Hexagone où l’un semble ne mesurer, ni l’engagement patriotique des leaders de l’opposition armée, ni même leur valeur intrinsèque bien que la plupart de ceux-ci ont été ministres, directeurs généraux de sociétés d’Etat, diplomates ou hauts cadres de l’administration.

De même, pourquoi ceux qui persistent à soutenir un homme dont ils ont conscience de la barbarie, refusent-ils de donner du crédit à la volonté des politico-militaires à ne bouter Déby du pouvoir que pour instaurer une société libre et démocratique, alors même qu’ils voient Idriss Déby étrangler la liberté et la démocratie dans son pays tous les jours ?

Qui peut encore croire que l’opposition politico-militaire n’a pas de projet de société ? Qui peut encore oser penser que c’est pour la conquête du pouvoir pour le pouvoir que des hommes ayant occupé de hautes fonctions au sommet de l’Etat tchadien ont opté de prendre les armes ?

Qui peut, de même, encore s’imaginer qu’Idriss Déby est une victime des rebelles alors que, vissé au pouvoir, il porte une responsabilité entière et impardonnable sur la décrépitude d’un pays tétanisé par le carcan d’une dictature féroce,  avec une petite minorité d’apparatchiks méprisants et méprisables s’accaparant de tous les biens d’un pays qui a grandement besoin d’écoles, d’hôpitaux, de développement, et surtout de liberté ?

Quel regard ces pays occidentaux qui commettent encore l’erreur d’accorder la moindre présomption de bonne foi, ou même de légitimité ont-ils réellement d’Idriss Déby ou de l’armée tchadienne, mal formée, mal fagotée, mal famée et tortionnaire du peuple ? Une armée où l’on compte - et l’on ne voit cela qu’au Tchad, quelle honte ! - autant d’officiers que d’hommes de troupes ? Parce que c’est encore la seule armée au monde où l’on obtient un grade de capitaine ou de colonel sans avoir jamais été sous-lieutenant ou lieutenant. Une armée ou le même individu, nommé lieutenant-colonel ou colonel par décret peut passer de la gendarmerie à la police, ou à l’armée en empruntant une passerelle inimaginable. N’en parlons pas des généraux analphabètes proches du régime qui déambulent partout !

Comment ces puissances prétendument démocratiques, et qui claironnent ne défendre que la démocratie, peuvent-elles cautionner des élections au Tchad qu’ils savent douteuses ? Et même une réforme constitutionnelle dont le seul objectif n’est que de pérenniser un dictateur au pouvoir en verrouillant toute possibilité d’alternance par voie démocratique ?

En se diluant aujourd’hui dans un seul et même mouvement de combat, toutes les formations politico-militaires viennent d’affirmer leur capacité d’assumer pleinement, et sans plus aucun risque de dérapage, l’alternance que provoquera le départ, maintenant annoncé, d’Idriss Déby du pouvoir.

Sur tous les plans de la vie civile, l’Union des Forces de la Résistance (UFR) a prévu des dispositions à prendre. Et du coup, le peuple tchadien commence à décliner ses espérances au futur simple. Les jours à venir nous en diront long.

 

Par A.K de Ndjamena-matin

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