| Commercer avec son voisin plutôt qu’avec le reste du monde paraît évident. Pas partout. Notamment pas en Afrique. Une dépêche de l’AFP du 26 février a priori anecdotique nous en dit en fait beaucoup plus sur les problèmes du continent noir que bien des rapports officiels. On y apprend notamment qu’ en raison du manque de voies de communication, “le transport d’un conteneur de marchandises sur la liaison Douala (Cameroun)-N’Djamena (Tchad) coûte six fois plus cher qu’entre Shanghai (Chine) et Douala”. C’est en tout cas ce qu’a déclaré le président de la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (BDEAC), Anicet Georges Dologuélé, lors d’un forum de deux jours organisé au Congo sur les transports et a logistique en Afrique centrale. Douala et N’Djamena sont distantes d’environ 1.900 km. Le même fret routier prend deux fois plus de temps: “60 jours sur le continent” (Douala-N’Djamena) “contre 30 jours seulement par la mer” entre Shanghai et Douala, a ajouté M. Dologuélé.
La faiblesse des infrastructures pose un problème crucial, notamment dans le domaine alimentaire. Comme en Inde, elle est à l’origine de la perte de près de 40% de la production agricole qui, faute de routes et de réfrigérateurs, pourrit sur place.
Mais il n’y a pas que l’absence de routes qui pose problème: la corruption est également un phénomène majeur. A tel point que des pays africains ont créé avec la Banque mondiale, un ” observatoire des pratiques anormales “, histoire de quantifier la pratique des “petits cadeaux” à laquelle les voyageurs doivent se soumettre. Même si les données disponibles commencent à dater, elles restent sidérantes.
Mais soyons optimistes, la transparence n’est -elle pas un premier pas vers davantage de vertu ?
Source: Blog Le Monde
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