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Message de Michelot adressé aux Journalistes et administrateurs des sites Internet et autres Blogs tchadiens

Publié par Ndouné sur 27 Mars 2009, 04:15am

Catégories : #Réaction

Chers Compatriotes

 | Journalistes et administrateurs des sites Internet et autres Blogs tchadiens,

La principale source de valeur ajoutée dans nos sociétés modernes actuelles, c’est l’information. Informer. Informer juste, informer, informer mieux, vite, utilement et échanger aussi rapidement que possible les bonnes informations au bon moment avec des personnes concernées, c’est la clé de succès dans toute entreprise, dans surtout une entreprise humaine à forte valeur ajouté comme l’UFR. Je crois que c’est cela qu’a voulu faire comprendre aux dirigeants de l’UFR, l’article que Félix Ngoussou a coécrit et fait publier tout récemment. Rien dans ce texte ne permet d’interpréter ce texte comme une volonté de « vouloir la peau » de quiconque que ce soit.

Il ya quelques mois en arrière, je titrais une de mes réflexions par : « La nation est une âme ». Cette « âme » est un subtil agencement. Chacun de ses multitudes morceaux ainsi fragilement agencés, a son utilité, son rôle à jouer et donc toute sa place dans le banquet pour que cet agencement soit viable. C’est la précaution dont font preuve les femmes et les hommes pour construire leur nid qui différencie ceux-ci des abeilles dans la construction de leur ruche. Pour ne pas nous confondre avec les bêtes sauvages, nous devons éviter de gommer dans nos manières de faire, ce qui nous différencie d’avec eux. C’est la loi de la nature. Oublier cette loi et la violenter serait une grave erreur ; une erreur fatale dont les conséquences pourront lourdement peser sur nous durant des siècles avant de n'être, peut-être, plus jamais se cicatriser.

Nous avons, vis-à- vis des générations futures, l'obligation morale nationale d'apporter toute l’attention requise, non seulement à la qualité mais aussi à l’harmonie de la syntaxe grammaticale et surtout à la finalité et à l'efficience des textes nous écrivons et ou publions sur nos supports communicatifs. Autrement, nous risquons de causer de gros dommages à notre pays au lieu de le servir. Ce serait un héritage négatif laissé à la future génération.

 

L’éclosion actuelle  des organes de presse, grâce aux nouvelles technologies de communication et d’information ; et, la facilité avec laquelle on peut s’en servir, tout ceci est une chance pour l’avancement de la démocratie dans notre pays. C’est un acquis à préserver. Cependant pour que cette chance serve utilement notre cause, nous devons savoir communiquer de manière responsable et de façon tout à fait spécifique à nos besoins nationaux qui, eux, sont aussi spécifiques par rapport aux besoins des autres nations. Le Tchad n’est pas les Etats-Unis, ce n’est pas, non plus, le canada, moins encore les pays d’Europe. Il n’a rien de comparable à aucun pays d’Afrique. Nous ne devons donc pas communiquer comme les journalistes ou le communicateurs de ces autres pays, ces autres nations qui, elles, sont des démocraties centenaires, voir même bicentenaires pour certains. Le Tchad, lui, se cherche encore. Nous devons éviter d’écrire ou de publier des textes en étant endormis. Nous devons préserver l’embryon de la nation en ce moment mis en mal dans notre pays ; la consolider, grâce justement à la démocratisation actuelle de la presse dans et pour notre pays. C’est pourquoi, nous devons nous battre pour la consolidation de cet acquis communicationnel indéniable. Se battre pour conserver cet acquis, c’est être responsable quant au contenu et à l’utilité de ce que nous écrivons et publions ; non pas pour uniquement et simplement exister, se montrer, pour qu’on dise : « lui aussi il a un site, il un Blog ». Mais vraiment et surtout pour éduquer, enseigner, renseigner, informer de manière à ce que nos concitoyennes et concitoyens puissent se donner les moyens de se faire une opinion éclairée. Pour cela, tâchons de toujours chercher, dès la première minute de notre écrit, à prévoir des moyens de notre retroinformation ainsi que de son évaluation en vue de mesurer l’atteinte de nos objectifs, sinon l’impact de nos publications sur la vie de notre nation. Que cherchons-nous vraiment à obtenir en nous prenant violemment et systématiquement à nos compatriotes qui expriment leurs opinions ?

 

Les moyens de la retroinformation sont aujourd’hui assez nombreux. Il peut s’agir de moyens formels tels que les enquêtes, les sondages etc., pour des dossiers d’envergure que nous voulons publier; mais aussi des moyens informels comme des rencontres, des consultations téléphoniques ou courrieliques etc. Ces moyens sont là pour nous permettre de vérifier les sources des informations que nous voulons publier et tester en même temps leur utilité quant à leur apport final  à la cohésion nationale.

 

Dans l’histoire des Oracles : « la dent d’or » en Sicile, Fontenelle écrivit en 1687 qu’« Assurons nous bien du fait avant de nous inquiéter de la cause ». Fontenelle dénonçait, à l’époque déjà, des faux savants qui manquent toujours de précision sur les faits de leurs savoirs. Il mettait ainsi à jour un certain nombre de comportements irrationnels fondés sur de fausses croyances, sur des préjugés, des a priori etc. Il avait pu démontrer dans un récapitulatif anecdotique, les mécanismes « qui conduisent les hommes à accepter facilement ce qui les sécurise et à chercher de manière peu réfléchie la cause de phénomènes dont l'authenticité n'est même pas prouvée ». Allons-nous au Tchad, commettre au 21ème siècle l’erreur qu’avaient commis les siciliens au 17ème siècle ? Sommes-nous intellectuellement si en retard que cela ?

 

Beaucoup parmi nous (administrateurs de sites Internet et autres Blogs) ont aujourd’hui moins de 45 ans. Ce qui veut dire qu’une grande partie de l’histoire mouvementé du Tchad leur échappe encore objectivement. Or, en matière d’information dans un pays qui se cherche comme le nôtre, le « prêt-à-publier » revanchard et émotif ne tient pas la route. Il ne nous apportera rien. Le « publier-pour-exister » également ne tient pas la route. C’est de l’extrémisme improductif. Evitons de nous verser dans de telles intolérances égoïstes, rien que pour se faire parler de nous. Plutôt que publier pour exister, existons pour publier dans le but de parfaire notre cohésion nationale. Car au fait, l’ampleur et ‘utilité de notre communication responsable, ou les moyens qui y sont alloués, ne commandent pas nécessairement le recours à toute une batterie de méthodes inutiles, dignes de basses bassesses. J’ose croire et je l’espère que les tchadiennes et  tchadiens sont aussi capables d’analyses, de méthodes et démarches scientifiques éprouvées !

 

La lecture régulière de quelques articles de certains de mes compatriotes tels que Ahmed Lyadish, Félix Ngoussou, Djimé Adoum, Enoch Djondang  et de bien d’autres que je puis tous citer ici, m’ont toujours apporter un précieux éclairage sur l’efficacité des actions que je me suis donné à engager pour le devenir de mon pays. Mis à part Enoch Djondang qui était mon collègue d’Université du Tchad, je n’ai jamais encore rencontré physiquement les trois autres. Pourtant les lire a toujours été instructif pour moi. J’ai lu Félix Ngoussou sur Tchad Forum, pour la première fois dans un ordinateur de l’Université de Fribourg en 2003, sauf erreur de ma part. Depuis, mes amis suisses m’envoient toujours de « sms (texto) » ou courriel pour me signaler un article de Félix Ngoussou. Nous nous retrouvons parfois dans un café pour le commenter. Je ne pense pas que ce Monsieur (F. Ngoussou) soit capable de délation! Sinon comment comprendre que ses écrits eussent toujours été lus et commentés avec les mêmes ferveurs et curiosité depuis six ans maintenant par des gens qui ne sont pas de même culture de nous ?

 

Quelle que soit la couleur politique de ces compatriotes ; quelles que soient les différences de nos opinions avec les leurs, ils ne nous apportent pas moins, chacun à sa manière, en son âme et à sa conscience, une contribution non négligeable dans le débat d’idées pour notre pays. C’est toujours utile et c’est une chance pour le Tchad de pouvoir commencer à avoir en fin des filles et fils penseurs, aptes à mettre leurs pensées sur papier pour les faire partager. Ce serait dommage pour le pays de les faire taire prématurément.

 

J’ai lu avec beaucoup d’amertume les attaques centrées sur l’orbite de Félix Ngoussou ces derniers temps relativement au texte qu’il a coécrit en ce qui a trait à la défaillance de la communication de l’UFR. C’est un texte qui met le doit sur un fait réel et nocif pour la résistance. C’est tout à l’honneur de l’UFR si certaines personnes assez ont assez de courage pour l’évoquer. En quoi est-ce que cela équivaudrait « vouloir avoir la peau de Koulamallah » ?  J’ai lu le dit texte coécrit de Félix Ngoussou. Je ne trouve rien de blessant, de fictif ou de partie pris pour ou contre quiconque là dedans. Au contraire, et c’est tout à l’avantage de l’UFR,  que cet aspect de chose ait été évoqué de façon remarquable, à temps!

 

Mais j’ai pleuré de chaudes larmes quand j’ai lu le texte de Félix Ngoussou  sur le Blog tchadhanna (lire ci-dessous). On voit là, à l’analyse de ce texte, un homme, Félix Ngoussou blessé dans son amour propre ; psychologiquement abattu, meurtri, affecté dans son âme, son honneur, sa dignité et sa moralité. Ce n’est pas bon. Des penseurs comme lui doivent être traités comme un patrimoine national à protéger, indépendamment de leur choix politiques, sociaux, culturels et ou religieux.

 

J’ignore encore les conséquences définitives de ces attaques sur le moral de l’homme et donc sur la courbe de sa motivation. Je crains qu’il ne se recroqueville et qu’il ne ravale à jamais les sèves constructives de sa moelle épinière. Car de telles attaques ont déjà eu des effets pervers sur de nombreux intellectuels de par le monde, surtout quand elles sont gratuites sans aucun fondement, sans aucune utilité.  Elles ont fait déjà hiberner Ahmed Lyadish et Dieu seul sait à qui le tour demain ! Si nos intellectuels doivent s’obliger à de longues hibernations, alors le Tchad notre chère patrie court un danger plus pernicieux que le Sida et la francafrique.

 

Les autorités tchadiennes [mais aussi celles de la résistance nationale ?]  Doivent mettre en place un mécanisme de reconnaissance de nos intellectuels et leur reconnaître un statut spécial, sur des critères scientifiques bien prédéfinis. Car au fait qu’ils soient écrivains, libres penseurs, musiciens, compositeurs, artistes platicien(ne)s, etc., dès lors que leurs productions apportent une contribution  substantielle à la consolidation de la paix, de l’unité et de la cohésion nationale, alors ils ne sont plus de simples citoyens ordinaires mais des symboles, du patrimoine national à préserver. Ils doivent être protégés comme tels, indépendamment de leurs opinions politiques ! Le produit National Brut d’un pays n’est pas seulement constitué du pétrole ou de l’or. C’est aussi la matière grise produite par certains de ses citoyens.

 

Laoukourageusement vôtre

Michelot Yogogombaye

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