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CEMAC : Un plan de bataille contre la crise économique

Publié par Ndouné sur 30 Mars 2009, 02:34am

Catégories : #Economie

Face aux répercussions de la récession économique mondiale sur les économies de la sous-région d’Afrique centrale, les experts et dirigeants de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC) se sont réunis au début du mois de mars pour mettre au point une stratégie concertée de soutien aux principaux secteurs d’activités des pays membres. Cette rencontre a permis d’adopter un ensemble de mesures budgétaires, fiscales et financières qui doivent permettre aux secteurs pourvoyeurs des Etats membres de se maintenir pendant le creux de la vague.
 
 
© D.R
 
Un train de mesures économiques, budgétaires et fiscales ont récemment été adoptées à Douala, la capitale économique camerounaise, pour sauver le secteur minier et la filière bois des pays de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC), durement affectés par les effets de la crise financière et économique mondiale.

Principalement alimentées par les exportations agricoles et de matières premières, les économies des pays d’Afrique centrale pâtissent gravement de la contraction de la demande et de l'activité dans les pays industrialisés, principaux clients du Cameroun, du Congo, du Gabon, du Tchad, de la République Centrafricaine et de la Guinée Equatoriale qui forment la CEMAC.

Dans le secteur du bois, la situation a été affectée par la baisse des cours mais surtout de la faiblesse des carnets de commande. Ce retournement de cycle touche non seulement la RCA, mais aussi le Cameroun, le Gabon et le Congo.


La première conséquence est le ralentissement ou l'arrêt des activités d'exploitation forestière et de scieries, avec du chômage partiel voire des licenciements ainsi que des répercussions sur le secteur des transports.

Au Cameroun, on parle de près de 10 000 emplois menacés par les annulations de commandes pour 2009, alors que les analystes estiment que le redressement ne se manifestera que lorsque les stocks constitués en Europe et ailleurs auront fortement diminué.

En ce qui concerne le secteur minier, l’onde de choc de la crise financière a d’abord ébranlé l’exploitation du diamant avec la chute des cours. Partout dans le monde, notamment dans la sous-région, les prospections sont très souvent arrêtées et les projets de développement retardés dans l'attente d'une conjoncture plus favorable.

Les pays producteurs de pétrole comme le Cameroun, le Tchad, le Gabon, le Congo et la Guinée Equatoriale, devraient tous enregistrer une baisse de leurs recettes d'exportation, les cours du baril étant passés d'environ 147 dollars le baril en juillet 2008, à moins de 45 dollars le baril depuis plusieurs semaines. Les budgets des Etats concernés, où les recettes pétrolières sont au premier plan, vont également fortement pâtir de cette situation.


La réunion des experts et des ministres de la sous-région qui s’est tenue au début du mois de mars à Douala a permis d’adopter des recommandations consensuelles concernant la fiscalité, le secteur monétaire et bancaire, et l'environnement des affaires.

Sur le plan fiscal, il a notamment été recommandé de permettre aux compagnies minières de bénéficier ponctuellement de réductions, voire d’exemptions des taxes d'importations sur les équipements, outillages et autres produits nécessaires aux activités de recherche, exploration ou exploitation.

Il a ainsi été décidé d’accorder des allègements fiscaux aux entreprises intégrées (exploitation forestière et industrie) à celles engagées dans l'aménagement forestier ainsi qu'aux industries du bois ne possédant pas de sources propres d'approvisionnement, concourant à l'augmentation du taux de transformation des bois.

Ces entreprises bénéficieront en cas de besoin de financements ad hoc et/ou de l'échelonnement de leurs dettes fiscales.

Les participants ont également décidé de réduire les taxes sur le bois vendu localement en vue de stimuler la consommation intérieure, avec la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) réduite à zéro.

Douala a également adopté le projet de création d'un fonds de soutien aux secteurs touchés par la crise économique actuelle, notamment l’industrie du bois, au sein de la Banque de développement des Etats de l'Afrique centrale (BDEAC).

Sur le plan monétaire et bancaire, il a été adopté de baisser significativement les taux d'intérêt bancaires, notamment le taux directeur de la BEAC, la Banque centrale. Cela a été fait et ce taux est passé depuis le 26 mars de 4,75 à 4,5%, suite à une décision du gouverneur de la BEAC, Philibert Andzembe.

Les banques commerciales de la CEMAC devraient maintenant répercuter cette baisse des taux directeur et créditeur, notamment sur les crédits à accorder aux opérateurs économiques, et qui par effet de levier, permettra de soutenir l'activité économique et l'emploi.

Il a également été recommandé d'éliminer l'ensemble des frais implicites de tenue de comptes et autres commissions pesant sur le coût du crédit (frais de gestion, assurance, etc), et de faire effectivement appliquer la règle d'affichage des conditions de banques.

Les dirigeants de la sous-région ont également opté pour la promotion des mécanismes spécifiques d'accès au crédit en faveur des petites et moyennes entreprises et industries (PME/PMI).

Sur le plan de l'environnement des affaires, les ministres de la CEMAC ont proposé de simplifier les formalités de création des entreprises, notamment en mettant en place des guichets uniques et en renforçant l'efficacité de ceux qui existent.

Ils ont décidé de sécuriser le cadre juridique et judiciaire avec la création des structures adaptées (tribunaux de commerce, chambres d'arbitrage, Observatoire régional, etc.); par l'interdiction de saisie-attribution des comptes bancaires à la BEAC avant tout jugement définitif; par l'adoption des mesures de raccourcissement des délais de jugement et la prise des sanctions disciplinaires à l'encontre des magistrats et auxiliaires de justice indélicats ou corrompus.

Les participants ont enfin décidé d’éliminer tout prélèvement ayant un caractère obligatoire sur la circulation des biens et des personnes dans la sous-région, non autorisé par un dispositif légal et réglementaire.

Ce plan de bataille doit permettre aux secteurs clés des économies de la sous-région de surmonter la crise économique et de limiter les répercussions socio-économiques sur les populations des pays membres.

Source : africatime.com     Auteur : Gaboneco 
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