Présidentielle en Iran: Ahmadinejad l'emporte avec 62,6% des voix

Le président sortant Mahmoud Ahmadinejad a remporté haut la main l'élection présidentielle en Iran dès le premier tour, en obtenant 62,63% des voix. Il a largement dominé son principal rival Mir Hossein Moussavi qui a dénoncé vigoureusement des "irrégularités".

Malgré l'interdiction par la police de tout rassemblement après la fermeture des bureaux de vote, plusieurs milliers de partisans de M. Moussavi sont descendus dans les rues du centre de Téhéran, lançant des slogans hostiles au gouvernement. Dans certains quartiers de la capitale, des heurts ont opposé les protestataires à la police.

Selon le ministre de l'Intérieur, M. Ahmadinejad a recueilli 24'527'516 voix, sur un total de 39'165'191 suffrages exprimés, dont 409'389 ont été invalidés. L'ex-premier ministre Moussavi, un conservateur modéré revenu sur le devant de la scène politique après 20 ans d'absence, est arrivé deuxième avec 13'216'411 voix (33,75%), a-t-il ajouté.

Le conservateur Mohsen Rezaï a recueilli 1,73% des suffrages et le réformateur Mehdi Karoubi 0,85%. Ce dernier a jugé les résultats "illégitimes" et "inacceptables". La participation a été de 85%, "un record", selon le ministère de l'Intérieur, qui n'a fait état d'aucune irrégularité dans le scrutin.

Mais M. Moussavi a protesté "vigoureusement contre les irrégularités visibles et nombreuses". Il a affirmé qu'il était de son "devoir religieux et national de révéler les secrets de ce processus dangereux et d'expliquer ses conséquences destructrices sur le destin du pays".

La campagne électorale s'était déroulée dans un climat acerbe entre candidats mais aussi dans une atmosphère festive, à un niveau jamais vu en 30 ans de République islamique. Elle avait aussi reflété des divisions profondes sur l'avenir de l'Iran après quatre ans de mandat Ahmadinejad.

En Israël, ennemi juré de l'Iran, le vice-ministre des Affaires étrangères a affirmé que "s'il y avait encore un espoir d'un changement en Iran, la réélection d'Ahmadinejad montre que la menace iranienne est d'autant plus grave".

Source: ATS