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SUCCESSION DE OMAR BONGO : Ali Bongo se positionne

Publié par Ndouné sur 19 Juin 2009, 02:12am

Catégories : #Afrique

Il aura été en première ligne depuis le décès de son père. Et alors que le monde entier s’impatientait de savoir qui serait désigné par la famille, pour prononcer l’oraison funèbre, c’est encore lui qui aura été ou se sera finalement propulsé au devant de la scène funéraire. Fallait-il, pour autant, faire un procès d’intention à Ali Bongo ? Ce premier rôle suffisait-il pour dire que Ali Bongo venait ainsi de se mettre dans les starting-blocks ?



Certains ont trouvé l’argument fantaisiste. Ils ont analysé l’attribution de ce rôle à Ali Bongo à travers le prisme simpliste de la pure tradition africaine. Une tradition qui veut que ce soit le fils aîné ou le neveu du défunt qui soit le plus en vue en pareilles circonstances.

A présent, les partisans de cette thèse pourraient déchanter, après les récents propos de Bongo fils. Car, en prenant l’engagement solennel de garder allumée avec l’aide de ses concitoyens, la flamme sacrée de l’harmonie familiale, de la concorde républicaine et de l’unité nationale, l’ancien ministre de la Défense laisse penser qu’il s’est mis dans la peau du successeur de son père. Qu’il a fini par céder à la tentation de prendre tout de suite les devants à un moment où l’heure semble toujours pourtant au recueillement et à la retenue éthique. Ali Bongo pourrait donc avoir levé un coin du voile sur ses intentions d’être le président du Gabon. En tout cas, il serait difficile de donner une autre interprétation à ses déclarations, d’autant qu’au sein même de sa propre famille politique, il est déjà accusé de vouloir passer en force sans respecter la Constitution. Certes, Ali Bongo ne s’est pas prononcé directement sur la question de la succession.

Mais l’heure du positionnement semble avoir sonné pour le fils du président défunt. Reste à savoir s’il fera l’unanimité au sein de son parti. Autre interrogation : Ali Bongo est–il "l’homme" de la France qui se défend de vouloir faire de l’ingérence ? L’Hexagone jure, en effet, par tous ses dieux, qu’il n’a pas de candidat, qu’il n’impose personne et que c’est seulement au Gabon qu’il revient la responsabilité de se choisir un nouveau président. Quoi qu’on dise, la présence du président Nicolas Sarkozy himself aux obsèques, flanqué de son prédécesseur Jacques Chirac, suffit à montrer combien la France reste attachée à ce petit pays d’Afrique centrale immensément riche, au-delà des liens qui ont pu unir son ancien et actuel dirigeant à Omar Bongo.

Certes, avec la disparition du désormais ex-doyen des chefs d’Etat du continent, une page s’est tournée dans les relations nébuleuses et intéressées entre la France et son ancienne colonie. D’aucuns voient déjà l’avènement d’une Françafrique new look. Toujours est-il que la France s’attachera à la continuité. Au total, il faut croire que l’après-Bongo ne sera pas une ère grosse d’incertitudes. En tout cas, pas tant que la France et le Gabon entonneront la vieille antienne du "je t’aime, moi non plus".

Par Cheick Beldh’or SIGUE

Le Pays


Source: Lefaso.net
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