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Tchad : Bref récit d'un agent d'une ONG à Abéché

Publié par Ndouné sur 2 Juillet 2009, 02:24am

Catégories : #Opinion

Ca va bientôt faire six mois que je suis Tchadien.
Bien sur, quand je dis « Tchadien » je veux signifier que je réside au Tchad. Quoi que…
Depuis une semaine j’ai été inclus dans le grand recensement de la population Tchadienne lancé par l’état. Effectivement personne n’est capable de dire précisément si il y a 9, 11 ou même 13 millions de Tchadiens qui vivent ici.
Des agents recenseurs sont venu nous voir, tous les humanitaires, nous demandant nos noms, nos ethnies (ça, je ne sais pas encore), notre lien de parenté avec le chef de la concession… En même temps, il y a une certaine logique : on habite le territoire…

Six mois, c’est la moitié de mon séjour ici, car, je vous rassure, j’ai toujours la nationalité française et je reviendrais bien à la fin de l’année.
Il est donc peut être temps de me lancer dans un petit bilan sur mes six premiers mois.
Pendant quatre mois, j’ai vécu à Bahai (d’ailleurs ça chauffe la bas en ce moment). A la frontière du désert, j’y ai découvert un camp de réfugié, des ouvriers soudanais charmants, le dromadaire bien sur. Mais aussi j’ai fait une première connaissance des Tchadiens sudistes, des Zaggawa, des Goran, des extrêmes différences entre tous ces gens. J’y ai rencontré la corruption, l’amitié, la générosité, le calcul, la bataille pour la vie, celle pour l’argent, j’y ai vu du bon, du mauvais, souvent mélangés…
J’ai découvert les plaisirs d’avoir des paysages à perte de vue, le sable, les tempêtes. J’ai compris ce qu’était une terre inhospitalière. Mais j’ai aussi compris qu’elle n’était jamais dépourvue de qualités.
J’ai pris du plaisir dans mon travail, j’ai aussi souffert…
Des découvertes, des joies, des grimaces, des regrets, je ne sais pas si je reviendrai jamais la bas, mais je n’oublierai jamais.

Rupture.

15 jours au Cameroun, Marjolaine gentiment venu me rendre visite, des paysages, du poisson des crevettes et c’est reparti !

Au retour, je reçois un cou de massue. Bahai c’est fini comme dirait l’autre.
Je suis envoyé pour bosser sur l’hôpital d’Abéché. Abéché, tout le problème est la, j’ai un a priori négatif sur cette ville. Grosse concentration d’ONG, grande insécurité, barbelés, on est enferme dehors.
Pour le projet, un architecte de France vient donner un coup de main pour trois semaines. Partir à l’autre bout du monde pour se retrouvé enfermé a faire un travail de bureau avec un chef d’agence… Cette perspective me faisait peur.
Finalement le projet s’avère très enrichissant, Michel m’a appris pleins de choses, professionnellement je suis comblé.
Mais il reste Abéché.
Qu’est ce que cette ville est difficile à apprivoiser !

Justement venons en à la dernière partie du bilan : les six prochains mois !
Il est probable que je reste à Abéché pour suivre les travaux, mais ce n’est pas encore acté. Dans tous les cas, ce que j’aimerai, c’est trouver des moyens de mieux vivre dans cette ville et d’être moins éloigné de la vie locale.
Je me souhaite bien du courage !
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