Sommet de l’UA/Libye: Divergences sur la future Autorité africaine

Le 13ème sommet de l'Union africaine (UA) se poursuit à Syrte mais dans la confusion. Les chefs d'Etat se sont réunis à huis-clos en fin de matinée de jeudi. Les discussions bloquaient sur le projet de gouvernement africain proposé par le colonel Kadhafi qui a momentanément quitté la salle pour marquer son mécontentement.

Plusieurs pays, notamment le Nigeria et des Etats d’Afrique australe - comme la Tanzanie, l’Afrique du Sud et l’Angola – manifestent des réticences au sujet de la proposition libyenne de création de la future Autorité africaine, aux pouvoirs élargis, qui est censée remplacer l'actuelle Commission de l'UA. Face au blocage, le dossier a été momentanément renvoyé aux ministres des Affaires étrangères, et les discussions entre chefs d'Etat devaient reprendre dans la soirée.Ces divergences avaient déjà éclaté mercredi en présence des 53 délégations au sommet.

Alors que le colonel Kadhafi offrait, mercredi soir, à ses invités un banquet au bord de la Méditerranée, suivi d’un feu d’artifice, les ministres ont tenté, en vain, de se mettre d’accord sur le très controversé dossier des compétences de la future Autorité africaine. Pour les Libyens, cette autorité devrait englober les domaines de la Défense et des Affaires étrangères. Le problème, c’est que cette question divise.

Il y a eu, mercredi soir, une réunion très tendue, au cours de laquelle le clivage entre partisans et adversaires des abandons de souveraineté s’est à nouveau manifesté. C’est le ministre nigérian des Affaires étrangères qui a ouvert les hostilités, en refusant l’adoption d’un projet de résolution sur les abandons de souveraineté proposé par Tripoli. Le ton est monté et le chef de la diplomatie nigériane a exigé les excuses de la Libye. La réunion a été interrompue.

Dans les couloirs, plusieurs ministres ne cachaient pas leur agacement devant le forcing libyen : « Ils veulent nous imposer leurs textes », tempête l’un d’eux ; « Il faudrait être suicidaire pour accepter cela », ajoute un autre ». Bref, depuis bientôt trois ans maintenant, les sommets de l’UA s’embourbent dans des querelles sans fin sur l’étendue des abandons de souveraineté que les Etats doivent consentir.

Envoyé spécial de RFI à Syrte, Jean-Karim Fall
Surce: RFI