Faut-il s'allier avec les centristes en vue de la présidentielle de 2012 ? Revue des unions possibles pour les partis de la gauche.
Comme souvent, c'est Daniel Cohn-Bendit qui a lancé le débat. En prônant un rapprochement avec le MoDem lors de l'université d'été d'Europe écologie à Nîmes, l'eurodéputé divise son propre camp. Tout en dessinant les termes du débat qui va occuper la gauche en 2010. Revue des cinq scénarios possibles d'une alliance électorale à gauche.
Une Union de la gauche sans le Parti socialiste ?
La question n'est plus taboue chez les minoritaires : peut-on construire une union de la gauche sans le PS ? Au vu des résultats des Européennes, certains écologistes envisagent un tel scénario. Ils misent sur :
- les divisions internes au Parti socialiste ;
- l'incapacité de Martine Aubry à s'imposer comme le chef incontesté de son parti ;
- la dynamique électorale qui a rassemblé les écologistes et les « associatifs » ;
Y croient-il vraiment ? En tout cas, dans France Soir, la députée de Guyane Christiane Taubira brandit cette menace :
« Il faut lui faire comprendre [au PS, ndlr] que ça peut se passer ailleurs et sans lui. »
Avantage : ce scénario recompose entièrement le paysage à gauche et offre une vraie nouveauté aux électeurs.
Inconvénient : il ne résout pas l'épineuse question d'un « leader » pour la présidentielle et présente la difficulté d'avoir à élaborer un programme commun entre des gens d'opinions fort éloignées.
Avec ou sans le MoDem ?
La question d'une alliance avec le MoDem de François Bayrou est au cœur des préoccupations. Faut-il, par réalisme politique, s'allier avec des centristes pour privilégier une option « Tout sauf Sarkozy » ?
Dans l'Express, le « mécano » Daniel Cohn-Bendit s'est ouvertement prononcé en faveur de ce scénario :
« Vous voulez une majorité, oui ou merde ? S'il faut ajouter le MoDem, on ajoute le MoDem…, a-t-il dit jeudi soir. Si vous voulez une majorité, il faut aller chercher les gens là où ils sont, pas là où vous êtes. »
Gros succès parmi les militants présents, mais vrai débat de fond une fois la réunion terminée comme le raconte Marianne.fr :
« Tant qu'on parle de réseau, Europe écologie fonctionne très bien, analyse une militante parisienne. Mais dès qu'on envisage la nomination d'une personne ou même l'élection présidentielle, ça ne marche plus : c'est la grande faille du mouvement ! »
Avantage : cela permet de séduire une bonne partie de l'électorat centriste, là où se sont gagnées toutes les élections présidentielles.
Inconvénient : l'ombrageuse figure de François Bayrou risque d'obérer radicalement la possibilité d'une telle alliance. Rappelons le clash qui l'a opposé à Daniel Cohn-Bendit dans la campagne pour les européennes.
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Par David Servenay
Source: Rue89
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