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Des Belges visés par une plainte pour l'assassinat de Patrice Lumumba

Publié par Ndouné sur 22 Juin 2010, 16:01pm

Catégories : #Justice

Les fils de l'ancien Premier ministre congolais Patrice Lumumba vont déposer plainte à Bruxelles contre douze Belges qu'ils soupçonnent de complicité dans l'assassinat en 1961 de ce héros de l'indépendance du pays dont on s'apprête à célébrer le cinquantenaire.

Francois_Lumumba_un_des_fils_de_l_-_ancien_Premier_ministr.jpgFrançois Lumumba, un des fils de l'ancien Premier ministre congolais assassiné Patrice Lumumba, le 15 juin 2001 à Bruxelles (Photo:AFP) 

 

Les fils de l'ancien Premier ministre congolais Patrice Lumumba vont déposer plainte à Bruxelles contre douze Belges qu'ils soupçonnent de complicité dans l'assassinat en 1961 de ce héros de l'indépendance du pays dont on s'apprête à célébrer le cinquantenaire.

"C'est un père que je cherche, un père que j'aime toujours, et je veux savoir pourquoi il a été tué", a expliqué mardi, très ému, Guy Lumumba, le fils cadet du premier chef de gouvernement démocratiquement élu dans l'ex-Congo belge. Avec son frère François, il est l'un des membres de la famille Lumumba à l'origine de l'action.

"On vise les assassins. En Belgique, ils sont douze, ils sont vivants et nous voulons qu'ils répondent de ces actes ignobles devant la justice", a expliqué Guy Lumumba, lors d'une conférence de presse à Bruxelles.

Cette plainte avec constitution de partie civile sera déposée en octobre au pénal à Bruxelles, a précisé l'un des avocats de la famille Lumumba, Christophe Marchand.

Elle concernera "douze personnes", toutes de nationalité belge, "présentes à ce moment-là" au Katanga (sud-est), une province alors en sécession où M. Lumumba a été assassiné le 17 janvier 1961, peu après son transfert de Léopoldville (aujourd'hui Kinshasa), dans des circonstances restées obscures, a-t-il ajouté.

La plainte portera sur des faits présumés de "crimes de guerre" tels que le "transfert illégal" de M. Lumumba vers Elisabethville (capitale du Katanga, aujourd'hui Lubumbashi), qui sont imprescriptibles même après 49 ans, a estimé l'avocat.

Un fois saisi, le juge d'instruction belge devra notamment décider s'il y a ou non prescription.

L'avocat s'est refusé à identifier ces douze personnes, réservant ces identités au juge d'instruction. Il a cependant indiqué qu'il s'agissait de "policiers, militaires et fonctionnaires belges", les personnalités politiques belges éventuellement impliquées étant quant à elles décédées.

Les plaignants s'appuient notamment sur les conclusions d'une commission d'enquête parlementaire belge de 2001 qui avait conclu à la "responsabilité morale" de la Belgique. Le gouvernement avait alors présenté les excuses de la Belgique au Congo mais aucune action en justice n'avait par la suite été engagée.

Cette initiative intervient alors que l'ancien Congo belge, actuellement la République démocratique du Congo (RDC), fêtera le 30 juin le 50e anniversaire de son indépendance en présence du roi des Belges, Albert II.

Patrice Emery Lumumba fut le premier Premier ministre du Congo-Kinshasa de juin à septembre 1960. Il est l'une des principales figures de l'indépendance du pays et, au-delà, de l'indépendance des Etats africains.

Le 30 juin 1960, jour de l'indépendance, il avait prononcé devant le roi Baudouin, frère d'Albert II, un virulent discours dénonçant les abus de la colonisation belge, marquant sa rupture avec l'ancienne métropole.

Après la prise du pouvoir par Joseph-Désiré Mobutu, Lumumba fut assassiné par des responsables du Katanga, région minière qui fit un temps sécession, avec le soutien de la Belgique. Les forces de sécurité belges ont été accusées d'avoir à tout le moins couvert l'opération, voire de l'avoir commanditée ou coordonnée.

"L'assassinat de Lumumba reste un noeud dans les relations belgo-congolaises. Par ces temps de commémoration, il ne faut pas oublier l'obligation de justice. Il faut que la Belgique balaie devant sa porte. Les fractures du passé ne disparaîtront que lorsque la vérité aura été faite et la justice rendue", a conclu mardi Me Marchand.

Source: AFP
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