Le despote tchadien, persona non grata à la Maison Blanche

Le président américain a reçu ce vendredi du 29 juillet, 4 Chefs d’Etat africains élus démocratiquement dans leurs pays respectifs. Certes, certains ont un peu forcé démocratiquement, d’autres un peu imposés démocratiquement, mais qu’importe, tous portent le label « démocrate » selon la définition en cours actuellement dans le monde moderne. IDI national ne fait pas partie des invités. Il a beau crier « qu’il n’a apporté ni or ni argent, mais de la démocratie et de la liberté » mais on lui rétorque fermement qu’il a fait main basse sur l’or et l’argent qu’il a trouvé et trouvera sur place, il a beau répéter qu’il a apporté de la démocratie, on lui rétorque que lui-même n’est pas démocrate et ne respecte pas les libertés individuelles et publiques.

Depuis plus de 20 ans, Deby, à coup des pétrodollars et de lobbying, cherche à franchir la porte de la Maison blanche, mais que ni ni. 3 Présidents, 2 démocrates et 1 républicain, ont fait la sourde oreille à ses appels pour leur rendre visite, fermé les yeux sur ses venues impromptues sans aucune invitation. Deby est boudé, il est persona non grata à la Maison Blanche où il occupe la queue du peloton des roitelets africains les plus indésirables, même derrière le Président Mugabe du Zimbabwe à qui on lui reconnait un passé glorieux avant de tomber dans la paranoïa. Selon des sources concordantes, il sera bientôt le moins bienvenu même à l’Elysée où il avait l’habitude d’y rentrer comme dans un cabaret. Mais il lui restera Khartoum où il peut aller et revenir comme il veut.

L’invitation par le Président américain de 4 Chefs d’Etat africains francophones est un signal très fort et très significatif à l’endroit de tous les kleptocrates africains, à l’endroit de la Françafrique en particulier. On remarquera que tous les invités sont de l’Afrique de l’Ouest, aucun de l’Afrique centrale, même pas le Président en exercice de l’UA. C’est dire que le temps de ceux qui s’éternisent au pouvoir, ceux qui tordent le cou à la constitution pour passer en force, ceux qui inversent toujours l’expression populaire à leur profit, pour toux ceux-là, le message est plus que clair : le Printemps arabe doit aussi passer par l’Afrique sous quelle forme que ce soit. Désormais, dans les chancelleries occidentales, on considère que la longévité d’un régime n’est pas signe de stabilité mais au contraire d’instabilité. Par cette invitation très ciblée, la maison blanche invite très fermement tous les potentats africains au changement, à l’alternance démocratique, à trouver voies et moyens de dégager avant qu’ils ne soient obligés de dégager. Entendront-ils ? C’est la grande question.

Beremadji Félix
N’djaména

Source : Tchadactuel