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Réaction à l’article de Talha Mahamat Allim intitulé : « Défis posés à la diplomatie tchadienne par la crise de la filière coton »

Publié par Ndouné sur 3 Janvier 2010, 17:51pm

Catégories : #Réaction

http://fubicy.org/lyonvilleavelo/images/Stylo_Plume.jpgRéaction à l’article de notre compatriote Talha Mahamat Allim intitulé :

Défis posés à la diplomatie tchadienne par la crise de la filière coton. Certains de nos ambassadeurs sont-ils à la hauteur ?

 

Notre compatriote à travers cet article a posé avec pertinence la question de l’avenir de la culture du coton au Tchad et ce que les politiques publiques peuvent et doivent faire pour freiner la détérioration des niveaux de vie des cotonculteurs  et l’accentuation de la pauvreté. On sait que le coton est l’une des réussites agricoles récentes dans notre pays et joue un rôle fondamental dans l’économie tchadienne, la création d’emploi et la réduction de la pauvreté en zone rurale. M. Talha a relevé à juste titre les subventions versées aux producteurs américains et européens qui déréglementent le marché international au profit des pays développés et au détriment des pays en développement qui croient au respect des règles commerciales internationales. Ajouter à cela, l’effondrement des cours mondiaux du coton, les faiblesses institutionnelles et les conséquences négatives du processus de privatisation de la société cotontchad.

 

Tous ces éléments posent des grands défis à relever par nos décideurs politiques et nos acteurs diplomatiques qui sont en contact avec les institutions internationales.  Je suis vraiment en accord avec la proposition de Talha d’utiliser la gomme arabique non seulement comme un produit d’exportation, mais surtout comme un outil de régulation et de pression sur les pays développés afin de les amener à respecter un temps soit peu les règles du commerce multilatéral. On sait que le Tchad et le Soudan sont les deux plus grands producteurs de la gomme arabique au monde. On sait aussi que la gomme arabique est un produit presque exclusivement africain avec des usages multiples comme l’a souligné Talha, j’ajouterais à ces usages le domaine de l’armement et des grosses industries des boissons l’utilisent aussi. C’est pour dire que nous pouvons, c’est à dire l’Afrique unie peut faire prévaloir ses intérêts dans le cadre des négociations commerciales internationales en créant ce que notre compatriote a appelé un « choc gomme arabique » allusion faite au choc pétrolier qui se réfère aux conséquences sur l’économie globale d’une modification brutale de l’offre de pétrole, combinant hausse du prix et baisse de la production. Je rêve un jour que le Tchad et le Soudan avec toutes les richesses naturelles dont ils disposent, formeront un ensemble économique puissant  pour peser sur le marché international au profit du bien être de leur populations respectives.

 

Je dois dire aussi que notre compatriote a parfaitement raison de pointer du doigt ce que notre représentant diplomatique à Genève fait dans ce cadre là. Au ministère du commerce où les agents travaillent sur le dossier coton, notamment dans le cadre du C4 (Mali, Bénin, Burkina Faso, Tchad), les griefs adressés à notre représentation à Genève sont nombreux. Nous ne citons que la formation des cadres négociateurs au niveau des organisations internationales à Genève. Les magouilles dans les désignations n’honorent pas notre représentation à Genève et démotivent les agents. Or, il fut un moment ou les agents envoient directement leurs dossiers à une institution concernée et les candidats sont retenus en fonction de leurs compétences et de la pertinence de leurs dossiers et non pas en fonction des affinités comme cela se pratique aujourd’hui. Espérons que comme le souligne souvent notre compatriote Talha dans ses articles que l’intérêt général prime sur les intérêts particuliers et partisans.

 

Je termine mon propos en remerciant notre compatriote Talha pour les choix et la pertinence de ses articles centrés sur les dysfonctionnements de nos représentations diplomatiques avec comme cas particulier celui de Genève, ainsi que pour les services qu’il nous a rendu et qu’il continue de nous rendre.

Il faut aussi méditer sur les propos d’un ancien ambassadeur et ministre des affaires étrangères du Tchad qui disait que les nouvelles technologies de l’information, notamment la cybermétique est sans doute un exemple d’inspiration pour la génération montante ou chacun peut et doit apporter une contribution concrète, à partir de là où il se trouve, avec les petits moyens à sa portée, dans un domaine qu’il peut maîtriser.

J'admire le courage de Talha. Je m'excuse de ne pas donner mon identité sous peine des représailles administratives.

 

Excellente année 2010

 

De la part d'un Citoyen tchadien

Fonctionnaire à N’djamena

 


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