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Revue de presse tchadienne du 11 au 17 octobre 2010

Publié par Ndouné sur 15 Octobre 2010, 19:21pm

Catégories : #Lu pour vous

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Le consensus autour du tout nouveau chronogramme des élections, le sacre du président Déby comme « meilleur président africain » pour l’année 2010, la délocalisation du palais du gouvernement, la remise des chèques aux propriétaires des véhicules Toyota expropriés, tels sont les nouvelles qui ont fait les choux gras de la presse tchadienne cette semaine.


 

Enfin un chronogramme électoral consensuel

 

Le quotidien LE PROGRES qui a couvert la rencontre du président de la République Idriss Déby Itno avec les partis politiques du 9 octobre dernier révèle que désormais, les élections législatives auront lieu le 6 février 2011. Le premier tour de la présidentielle est ramené au 3 avril 2011, au lieu du 8 mai 2011. Décalées par le chronogramme du 25 septembre 2010 au 27 mars 2011, les locales sont renvoyées au 26 juin 2011, complète le quotidien. En outre, écrit notre confrère, le président de la CENI, Ngarmadjal Gami, a annoncé qu’au lieu de 600 agents de saisie, 200 autres seront recrutés ; la saisie se fera en 4 groupes de 200 agents travaillant 24h sur 24h pour faire passer le taux de saisie de 60 000 à 100 000 fiches électorales. « Dans ces conditions, on pense arriver à la fin du mois de novembre 2011 », promet M. Gami. Le journal rapporte enfin que le chef de l’Etat a relevé une difficulté sur la compétence de la CENI, notamment le fait que les textes n’autorisent à la CENI que l’organisation d’une seule élection. Idriss Déby Itno a demandé au Comité de suivi de l’accord du 13 août 2007 de mûrir la question et de la soumettre à une plénière des présidents et secrétaires généraux des partis politiques dans les jours à venir, chute le quotidien.

N’DJAMENA BI-HEBDO, de son côté, estime qu’avec l’adoption de ce nouveau chronogramme, le président de la République Idriss Déby Itno s’est ravisé et n’a pu obtenir son pari de voir au moins une élection organisée en fin 2010.

« Gami pourra-t-il organiser les trois élections ? », s’interroge pour sa part L’Observateur. Ce que le president Deby veut, Gami le fait, telle est la principale conclusion que tire l’hebdo à propos de ce nouveau chronogramme. Notre confrère relève aussi que de nombreux chefs de partis pensent sérieusement à un départ immédiat de l’actuel président de la CENI.

 

Controverses autour de la nomination des magistrats

 

« Naïmbaye règle-t-il des comptes ? », s’interroge en Une l’hebdomadaire LA VOIX qui constate qu’aussitôt publié, le décret N°817/PR/2010, portant nomination des magistrats et juges de paix dans les différentes juridictions, crée un mécontentement. Des réactions fusent de partout pour dénoncer les démarches ayant abouti à ces nominations ‘‘peu orthodoxes’’ et accabler le garde des Sceaux, Naïmbaye Lossimian. LA VOIX relève qu’une frange de la classe judiciaire crie à la machination camouflée du ministre de la Justice, pour ‘‘ placer ses militants et inconditionnels dans les différentes juridictions’’. En outre, poursuit-elle, beaucoup pensent que le ministre de la Justice (étant de l’opposition démocratique) a juste mis en exécution ses menaces à l’encontre de certains magistrats affiliés à la Confédération autonome du personnel judiciaire (CAPJ) qu’il juge comme étant une émanation de la présidence de la République et qui lui ont toujours tenu tête dans certaines de ses immixtions dans les affaires judiciaires. Mais l’hebdo mentionne que le ministre a balayé d’un revers de la main ces ‘‘allégations’’ et défie quiconque de prouver sa mauvaise foi.

 

Haro sur la magistrature

 

« Après la presse, la magistrature », s’alarme l’éditorialiste de N’DJAMENA BI-HEBDO, à propos de l’adoption en Conseil des ministres d’un projet d’ordonnance rectificatif de la loi sur l’organisation et le fonctionnement du Conseil Supérieur de la magistrature (CSM). Il y a d’abord, souligne le journal, l’accroissement des pouvoirs du garde des Sceaux qui peut désormais suspendre tout magistrat contre lequel des poursuites sont engagées et ceci en attendant la décision du Conseil de discipline. « Dans ces conditions, que devient la présomption d’innocence chère à la liberté et prescrite par notre Constitution ? », s’interroge le BI-HEBDO. Ensuite, le même garde des Sceaux désigne un représentant non membre du CSM, mais il est entendu en ses réquisitions devant le Conseil de discipline. En somme, il est le procureur et véritable maître du jeu, analyse notre confrère. Enfin, l’article 32 dispose que le président de la République saisit le CSM ‘‘chaque fois qu’un événement particulier ou une décision pourrait engendrer des difficultés’’. « De quoi s’agit-il, si ce n’est de la fin de la prétendue indépendance de la justice ? Car chaque fois qu’une décision de notre justice déplaira aux apparatchiks du régime, on la réformera sans autre forme de procès », prévient le BI-HEBDO. Cette réforme aurait pu passer inaperçue, si elle n’était pas liée à un contexte particulier, celui des élections en perspective et de l’affermissement d’une dérive autoritariste de notre pouvoir politique. « Très prévoyant, IDI veut aujourd’hui se prémunir contre d’éventuels dérapages incontrôlables. Il met la bride double, aussi bien aux hommes de la plume qu’à ceux en toge. A qui le prochain tour ? », chute l’éditorialiste du BI-HEBDO.

 

Idriss Déby Itno, « meilleur président africain » de l’année 2010

 

LE PROGRES fait écho du sacre du président Idriss Déby Itno comme meilleur président africain de l’année 2010 par l’hebdomadaire nigérian Desert Herald. Pour M. Adamou Abubakar Gwarzo, directeur de publication dudit hebdo, cité par le quotidien, ce prix est décerné sur la base des travaux et nombreux investissements du chef de l’Etat tchadien. « Nous avons examiné trois dossiers des présidents de l’Afrique de l’Ouest, un président de l’Afrique du Nord et un président de l’Afrique centrale. Mais c’est le dossier du président tchadien qui était bien garni », insiste le directeur de publication de l’hebdomadaire nigérian. Ce prix a été décerné au chef de l’Etat, par un jury de 15 universitaires, professeurs agrégés, insistent les organisateurs qui annoncent qu’un projet de centre de recherche en journalisme sera réalisé et baptisé Idriss Déby Itno.

Dans une analyse à-rebrousse-poils, N’DJAMENA BI-HEBDO estime que ce prix aurait été une source de fierté pour tous les Tchadiens s’ils savaient les critères qui ont été à la base de cette distinction honorifique. « IDI meilleur président par rapport à quoi ? Est-ce le seul rapprochement trompe-l’œil avec le Soudan qui lui vaut cette distinction ? », s’interroge le BI-HEBDO avant de répondre que « ce prix ne peut nullement avoir pour critère la bonne gouvernance pour laquelle l’indice Ibrahim Mo vient de classer notre pays 52ème sur 53 Etats en Afrique ». Face à cette perplexité, poursuit le confrère, nombreux sont convaincus qu’en quête d’honorabilité et de respectabilité pour son quatrième mandat qu’il se prépare à briguer, IDI serait bien tombé dans le piège d’une escroquerie nigériane. « Le prix décerné par les Nigérians a tout l’air, pour certains, d’une escroquerie qui viserait à obtenir de notre président un financement pour la construction d’un centre de recherche qui portera son nom », précise N’DJAMENA BI-HEBDO.

« Des prix à petits prix », enfonce le clou LE TEMPS qui rappelle que depuis deux décennies, notre président de la République reçoit une avalanche de prix souvent sans valeur et sans portée dont le but est de distraire, de détourner l’attention sur les vrais problèmes du pays. Des religieux en passant par des associations aux organisations, chacun y va de son prix. Dans ces différents groupes, énumère LE TEMPS, se trouvent souvent des farfelus, de vrais plaisantins, quelques lascars et autres forbans qui nous amènent à nous poser des questions sur ces prix à la pelle. « L’électricité est absente, les routes construites sont le plus souvent de mauvaise qualité, une nouvelle loi sur la communication qui autorise la fermeture des journaux, etc., ce sont là de réalités que ce journal nigérian ne connaît pas ou ignore », soutient l’hebdo. Enfin, suggère LE TEMPS, « nous voulons voir le chef de l’Etat recevoir de vrais prix tel le Prix Félix Houphouët-Boigny pour la paix ou même le Prix Nobel de la Paix », chute-t-il.

 

Le Palais du gouvernement est vidé

 

« Des militaires à la place des fonctionnaires », titre LE PROGRES, dont le reporter révèle que la cour du palais du gouvernement, qui, d’habitude, grouille de monde, est vide de fonctionnaires. En cette matinée du lundi 11 octobre 2010, rapporte le journal, tout visiteur se voit interdire l’accès au bâtiment par des militaires. La plupart des ministères logés dans le, désormais, ex-palais du Gouvernement, ont vidé les lieux depuis le jeudi 7 octobre 2010, pour d’autres bâtiments, précise le confrère. « Tout le monde est installé, provisoirement, dans un nouveau local, en attendant que le sien propre, en construction ou en finition, soit apprêté. A part le ministère de l’Action sociale, la majorité des autres ministères et certaines directions sont logés, momentanément, un peu partout à Farcha », confirme le ministre secrétaire général du Gouvernement, Mme Assia Mahamat Ahmet Abbo. LE PROGRES souligne par ailleurs que cette nouvelle situation donne du tournis à certains fonctionnaires, pratiquement déboussolés.

 

Événements du 2 et 3 février 2008 : quelle suite ?

 

« Que la lumière soit faite », telle est la Une de L’Observateur qui révèle que le Comité des droits de l’Homme parlementaire de la Francophonie demande au gouvernement tchadien des clarifications sur la séquestration des députés Yorongar Ngarlejy, Lol Mahamat Choua et la disparition d’Ibni Oumar Mahamat Saleh. Pourtant, la Commission d’enquête sur les événements des 2 et 3 février 2008 avait recommandé de faire la lumière sur ces abus. Mais, déplore le journal, les acteurs politiques, eux, semblent préoccupés par les élections.

 

Le refus des fonctionnaires tchadiens d’aller en retraite

 

« Retraite : pourquoi les Français y aspirent et les Tchadiens la redoutent ? », s’interroge l’éditorialiste de NOTRE TEMPS. Le journal écrit que les travailleurs français dont l’âge pour accéder à la retraite a été porté de 55 à 60 ans, il y a quelques années, ne veulent pas d’un nouveau recul que le gouvernement Fillon veut porter à 62 ans et progressivement à 65 ans pour l’horizon 2015. Une situation paradoxale dans l’esprit de moult travailleurs tchadiens. Si, en occident, la retraite est attendue, c’est qu’elle est pour beaucoup de travailleurs, une aspiration, estime NOTRE TEMPS. Ce que ne comprennent pas Mahamat et Laoukoura, ces derniers qui ont réduit leur âge une première fois pour entrer en sixième, une deuxième fois pour passer le Bac et une troisième fois pour accéder à la fonction Publique à 40 ans, affichent officiellement 60 ans, même s’ils en ont 70, mais ne veulent rien savoir de la retraite, écrit l’hebdo. « Ils redoutent surtout, l’exercice de longues queues d’attente devant la Caisse Nationale des Retraités Tchadiens, d’où ils savent qu’ils repartiront souvent les mains vides pour affronter leur ribambelle d’enfants (…) », conclut le journal.

 

Des chèques pour les propriétaires des véhicules Toyota expropriés

 

LE PROGRES révèle que le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Publique, Ahmat Mahamat Bachir, a présidé, le 12 octobre 2010, la remise officielle de 24 chèques aux propriétaires de véhicules Toyota de type militaire expropriés. Au total, 183 véhicules Toyota de type militaire, appartenant, auparavant, à des civils, sont exposés dans un grand espace, rapporte le quotidien. Les valeurs des chèques des compensations accordées à des ex-propriétaires ayant remis à l’Etat volontairement, jusque-là, leurs véhicules Toyota Land Cruiser, varient entre 2 et 18 millions FCFA, précise le quotidien. Le journal informe enfin, que le ministre de l’Intérieur a donné jusqu’au 31 décembre 2010 aux détenteurs de ces véhicules qui ne les ont pas restitués de le faire, au risque d’être purement et simplement raflés.

 

Les audiences à la justice suspendues

 

N’DJAMENA BI-HEBDO révèle que depuis 3 semaines, les deux fourgonnettes qui servent à transporter les détenus de la maison d’arrêt au Palais de justice de N’Djaména pour l’audience sont en panne. Conséquences : les audiences en matière de flagrant délit sont suspendues. Et les détenus attendent toujours leur jugement. « Il y a au moins une cinquantaine de dossiers qui sont en stand-by. C’est grave parce qu’il s’agit de la liberté de ces personnes. Pour une raison aussi banale, comme la panne d’une fourgonnette, la justice est arrêtée. Ce n’est pas vraiment digne d’un pays pétrolier », déplore l’avocate Me Kemneloum Delphine, dans les colonnes du journal. Aux dernières nouvelles, chute le BI-HEBDO, une des deux fourgonnettes a été réparée.

 

Tchad : un enfer pour les affaires

 

L’hebdomadaire NOTRE TEMPS a dressé un état des lieux de l’environnement des affaires au Tchad. Le journal énumère les procédures administratives multiples, longues et coûteuses, une kyrielle d’impôts et taxes, des tracasseries administratives qui sont la conséquence d’une absence ou d’une mauvaise politique d’information. Citant le rapport de « Doing business in Chad », le journal nous apprend que le Tchad est classé 178ème sur 183 économies nationales, en matière de facilité de faire les affaires. Conclusion, le Tchad est un très mauvais pays pour les affaires.

 

N’Djaména sous l’eau

 

« Adieu, la saison des pluies ? », se demande LA VOIX qui constate que la saison des pluies de cette année semble surprendre les habitants d’Atrone, Boutalbagar et Ambata au regard de nombreux ennuis qu’elle leur apporte à la fois. Et pourtant, chaque année, les quartiers périphériques de N’Djaména vivent la même litanie et les mêmes souffrances, fait remarquer l’hebdo.

« Walia, la Venise des déshérités », ironise de son côté N’DJAMENA BI-HEBDO, qui publie la photo du marché de ce quartier du 9ème arrondissement de N’Djaména complètement dans l’eau. Après les eaux des pluies, celles des fleuves Chari et Logone continuent à causer des dégâts importants. Ainsi, provisoirement, l’on indique dans les bureaux du 9ème arrondissement, plus de 500 maisons écroulées et des milliers de sinistrés, relève le reporter du BI-HEBDO

 

Mbaïdedji Ndjénodji Frédéric

Source: CEFOD

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