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Tchad - Bilan de la débâcle du contingent tchadien au Mali : une véritable hécatombe

Publié par Ndouné sur 3 Mars 2013, 14:56pm

Catégories : #Politique

Contingent tchadien au Mali - Photo Awihdainfo.comSelon une source fiable proche de l’Etat-major tchadien, la présidence de la république avait délibérément travesti le bilan annoncé le 8 février 2013 par Ndjamena-matin.com relativement à l’embuscade du 5 février pour ne pas casser le moral des troupes, car une chose est  sûre : le décompte des victimes  de l’embuscade du vendredi 22 février peut sans conteste être qualifié de catastrophique : 117 tués dont 68 sur place, et 27 ayant succombé à leurs blessures. Malheureusement c’est de ceux là que le gouvernement a fait état.

Sans oublier que 22  des 23 soldats tchadiens faits prisonniers, avaient été fusillés par les Djihadistes.

Parmi ces infortunés, un qui arborait une petite marque noire sur le  front (symbole de pratiquant très pieux de certaines communautés musulmanes du Tchad) avait été relâché.

C’est lui qui a pu révéler la réalité de l’exécution sommaire de ses camarades à ses collègues du contingent en leur révélant le message que les djihadistes lui avaient ordonné  de délivrer aux autres militaires tchadiens. Un message formulé comme suit : « vous êtes des incultes et votre président Idriss Deby est un mécréant. Nous attendons le reste de sa troupe pour lui réserver ce que vous venez de subir… ». Malheureusement, après avoir rejoint le lendemain ses camarades, et leur avoir donné la substance de ce message, ce soldat a, sur instructions d’Idriss  Deby,  été immédiatement transféré à Bamako,  puis à N’Djamena où il a directement été confiné à l’isolement  dans un local secret non loin  du Palais présidentiel, où  il subit depuis lors des tortures afin qu’il dise, on ne sait quelle vérité sur le sort de ceux de ses camarades qui sont portés disparus.

En outre, ce que l’on ne peut cacher est, qu’en marge des soldats tués ou exécutés, on a pu dénombrer dans le registre des déboires du contingent Tchadien,  un nouveau  total cumulé de 67 blessés,  et une importante perte de matériel : 15 véhicules blindés abandonnés (AML, RAM,…) et 35 véhicules 4x4 de transport des troupes détruits, selon la même source.

Suite à cette défaite, les troupes encore en action au Mali sont sous le choc et bon nombre de ces soldats ne cachent pas  leur désir de retrait du Mali. Mais Deby leur a promis à chacun une prime spéciale d’un million de FCFA.

Par ailleurs, selon des sources encore plus crédibles, 7 militaires proches des victimes auraient été arrêtés dans la nuit 01 mars à N’Djamena  pour avoir publiquement manifesté leur mécontentement.

De même, il se dit qu’à N’Djamena toujours,  27 officiers proches du clan du président tchadien Deby, lui auraient exigé le jeudi 28 février une « dia » - indemnité du sang  – pour leurs proches  tués au Nord-Mali. Face à cette situation, il se dit que pour désamorcer cette  pression,  et  éviter  de ce fait un éventuel effet de domino, Deby aurait vite cédé de peur que la généralisation de ce genre de revendication ne vienne attiser la tension - déjà perceptible - au sein de son propre clan, ou, à tout le moins,  donner l’idée à d’autres.

Il faut dire que, en provenance du front, les nouvelles ne sont guère gaies : En effet,  à en croire une source proche de l’état-major en place au Mali, on a tout récemment enregistré une importante défection de soldats du contingent tchadien déployé au Mali. Cette information est sous l’effet d’un black-out total.

Nous l’avions annoncé le mercredi 27 février.  Il avait été question d’au moins 200 soldats ayant pris la poudre d’escampette à bord d’une vingtaine de véhicules alloués au contingent tchadien. Ces soldats avaient fait défection après la débâcle des troupes tchadiennes dans le massif montagneux des Ifoghas.

Il se dit qu’Idriss  Deby,  Informé de ce couac, a été contraint d’engager le jeudi 28 février une négociation directe par téléphone avec ces soldats en vue de leur retour au front Malien.

Bien que  déjà parvenus à la frontière nigérienne, ces déserteurs auraient accepté, après moult négociations,  le versement d’une somme de 4 milliards promise par Deby en guise de primes. C’est ainsi, précisent ces sources,  que les déserteurs auraient rejoint le vendredi 01 mars soir leur base au Mali.

Voilà pour les faits sur les développements tenus secrets de l’implication du Tchad sur le front malien.

Au-delà de leur affligeante réalité, quelques questions taraudent l’esprit de tous les tchadiens : alors que la colonne tchadienne est tombée le vendredi 22 dans une embuscade dans la zone de l’Adrar des Ifoghas, sur un passage sablonneux et contigu entre deux massifs montagneux ( la tête du convoi avait sauté vers 11 h sur des mines téléguidées,  au même moment la queue de ce même convoi était surprise par la violence d’un pilonnage d’armes lourdes orchestré par des Djihadistes cachés dans des grottes ), la colonne des troupes françaises se mouvant beaucoup plus en arrière,  et bien qu’informée de la catastrophe,  n’est pas venue à leur rescousse.

A quoi joue donc la France ? Cela expliquerait certainement le fait que certains officiers tchadiens s’insurgeraient avec véhémence en ce moment contre le commandement français de l’opération Serval de n’avoir pas donné suffisamment de renseignements militaires aux troupes tchadiennes balancées en tête comme chair à canon? 

De la chair à canon, les soldats tchadiens commencent à épouser de plus en plus cette conviction.

La preuve, si Deby voulait réellement traquer les Djihadistes, il aurait pu intercepter une colonne d’une vingtaine de véhicules venant du Nord-Mali qui avait traversé, dans la première semaine du mois de février l'extrême Nord du Tchad – où les bases militaires tchadiennes du Tibesti à Tiné en passant par Ounianga dans l’Ennedi, ont pourtant été renforcées ces derniers temps.

Selon des informations dignes de foi, ces djihadistes camperaient dans le massif montagneux de Djebel Moun au Dafour (Soudan). Deby et son homologue soudanais étaient bien informés de ce mouvement.

Que ce même Deby envoie donc aujourd’hui, loin de nos frontières,  les fils du Tchad au carnage juste pour entrer dans les bonnes grâces du président français Hollande et bénéficier des décaissements  financiers de la Cédéao. A l’issue du dernier sommet de la Cédéao tenu à Yamoussoukro (Côte d’Ivoire), Deby aurait réclamé froidement, et toute honte bue,  la somme de près de 100 milliards de FCFA à Alassane Ouattara pour le traitement des troupes tchadiennes.

En effet, au-delà de la nécessité du  renforcement des effectifs de l'armée et du matériel dans l'Est du pays,  les défections successives constatées ces derniers temps, ainsi que le malaise au sein de l’ensemble des forces tchadiennes de défense et sécurité suscité après le carnage dont a été victime le contingent déployé au Nord-Mali, sans oublier la présence des présumés Djihadistes dans le Darfour, Deby a des insomnies.

Nous savons que les spécialistes du révisionnisme s’empresseront de mettre en cause les bilans que nous avons l’honnêteté de porter à la connaissance de l’opinion, – comme ce fût le cas des précédents mais par ce que nous avons le devoir d’informer les tchadiens et l’opinion internationale sur ce que Deby leur cache, personne ne nous empêchera de faire notre job.  Il reviendra à chacun d’apprécier. Et de juger !

Par D.L  | Ndjamena-matin

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