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Tchad : face à la mascarade électorale, la lutte armée et le soulèvement populaire s'imposent

Publié par Ndouné sur 10 Mai 2011, 12:41pm

Catégories : #Opinion

Deby degage photo montage AmbenatnaTchad - Election présidentielle et ses résultats : La lutte armée sous différentes formes et le soulèvement populaire deviennent une légitimité incontestable.

La CENI vient de publier les résultats des élections présidentielles d’avril 2011 dont l’issue est connue d’avance par la majorité des tchadiens du fait même du peu de renouvellement qu’elles devraient normalement opérer.

 La CENI a accordé au président sortant Idriss Deby 88,66 % , suivi de Pahimi P. Albert qui a eu 6,03% et 5,32% pour Nadji Madou. Le taux de participation s’élève à 64,22% selon la CENI. Ces résultats visent principalement un seul objectif : Servir à légitimer un pouvoir illégitime face à la communauté internationale, en particulier aux puissances occidentales. L’avis de l’opinion publique tchadienne ne compte pas.

Cette mascarade électorale qui vient de se dérouler au Tchad, repose avec force la question de la crédibilité de cette élection qui a été boycottée largement par le peuple tchadien. Ces résultats ne reflètent aucunement les réalités des choses. Ce qui vient de se passer au Tchad interpelle la conscience humaine sur le sens et la valeur d’une élection. Plusieurs observateurs et acteurs de cette élection doutent avec raison de la légitimité de celui qui a remporté cette farce électorale. L’un des acteurs politiques important du boycott, le général Kamougué qui vient de quitter ce monde a montré la voie avec dignité et honneur dans les derniers moments de sa vie pour la légalité républicaine au Tchad. La tenue coûte que coûte de l’élection présidentielle par le régime Deby sous des pseudos légalité constitutionnelle, a conduit Kamougué et ses deux camarades Yorongar et Kebzabo à jeter l’éponge pour ne pas porter sa caution à une honteuse mascarade.

Le général Kamougué avait pris ses distances vis-à-vis du président Idriss Deby, qui contre vents et marées à organiser une mascarade électorale pour continuer à savourer, à vie, lui, son clan et ses complices, les délices du pouvoir. Kamougué, en mourant les armes à la main contre la dictature du MPS, laisse à la postérité tchadienne un précieux héritage : une leçon de fidélité à la patrie et à la démocratie. Le décès de Kamougué ressemble fort bien à celui du nigérien Djermakoye qui était aux avant-postes du combat contre son compagnon et ami l’ex président Tandja que les vertiges du pouvoir rendaient déraisonnable, au point qu’il veuille sacrifier la République sur l’autel de ses propres intérêts politiques. Finalement Tandja a quitté par la petite porte. C’est fort probable que cela puisse se produire au Tchad.


Cette élection présidentielle tchadienne pour valider une démocratie de façade risque de créer une grande instabilité au Tchad sous divers formats. A commencer par la pression légitime du peuple qui s’est largement abstenu de voter. A cela s’ajoute les ingrédients de la contestation armée. Pendant que les dirigeants tchadiens vivent dans l’opulence excessive, la population de la capitale tchadienne n’arrive même pas à s’approvisionner en eau et en électricité depuis des semaines.

La population puise l’eau du Chari pour boire et préparer à manger. C’est une honte pour ces dirigeants qui gouvernent le Tchad, pays riche. En conclusion, on peut dire que les élections restent le meilleur moyen de départager de façon pacifique des compétiteurs du pouvoir que lorsque l’on se trouve réellement dans un système démocratique. Un système où les acteurs sont sincères et fondamentalement convaincu de la vertu démocratique du suffrage universel. Il faut aussi que les acteurs politiques et les élites admettent l’idée que le pouvoir appartient au peuple qui ne fait que le confier sur un temps limité.

A méditer cette réponse du tchadien Béral Mbaïkoubou à la question du jury d’un concours organisé par la Francophonie. Le jeune penseur tchadien a répondu à la question de savoir si, face à un régime dictatorial, il était justifié d’utiliser la rébellion comme moyen de changement.

Fidèle à son franc parler Béral Mbaïkoubou a répondu par l’affirmative : « Face à ce régime, si on se plait à s’enfoncer dans le labyrinthe de démonstration démocratique, ce serait palabrer sur la 25e heure. Pour se faire entendre par le dictateur, il faut s’installer dans son langage. Et ce langage, c’est malheureusement la violence », conclut-il. Convaincu, le jury l’a déclaré premier du concours avec la note de 17/20.

A la lumière de ce qui vient de se passer au Tchad, le pays connaîtra des soubresauts avant d’aller vers la bonne direction.

Adoum Haroun

N’djamena

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