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La semaine de la presse tchadienne (du 22 au 29 novembre 2009)

Publié par Ndouné sur 3 Décembre 2009, 04:46am

Catégories : #Lu pour vous

Journaux consultés : N’Djaména bi-hebdo, Le Temps, Notre Temps, L’Observateur.


Scandale financier au ministère de l’Education nationale


« L’obstruction ». C’est par ce titre que N’Djaména bi-hebdo n°1239 évoque le double refus du gouvernement et de l’Assemblée nationale de laisser entendre deux personnalités citées dans le scandale du marché non exécuté des manuels scolaires du ministère de l’Education nationale. Cité par le commerçant ayant gagné ce marché, le député Mahamat Taher Akhil ne sera pas entendu par le juge à cause d’un vote à l’unanimité des députés contre la levée de son immunité parlementaire. Quant au ministre des Infrastructures, Adoum Younousmi, le conseil des ministres du 20 novembre s’est prononcé également contre son audition alors que l’intéressé lui-même l’a demandée. Alors, « pourquoi donc dans un même élan, le gouvernement et le parlement décident-ils de soustraire certaines personnes à cet exercice ? » s’interroge notre confrère. « L’intention louable de mettre un terme à la corruption… va disparaître aussi promptement qu’il a commencé à se manifester ». C’est pourquoi, conclut notre confrère, « au stade où nous en sommes, l’on ne peut qu’affirmer que le gouvernement vient d’envoyer un signal qui brouille tous les messages émis sur sa volonté de mettre un terme à la corruption dans notre pays. Il ne serait donc pas étonnant que cette affaire finisse en queue de poisson ».

« La comédie se poursuit » commente l’hebdomadaire Le Temps n° 630 dans son « mot de la fin ». Mais déjà, dans son éditorial, l’hebdomadaire souligne « l’esprit de corps » qui a empêché la levée de l’immunité parlementaire du député Mahamat Taher. Il s’interroge par ailleurs : « si, pour le ministre Younousmi et le député Taher, l’on s’est accordé à opposer un refus catégorique à une quelconque audition, pourquoi avoir hâtivement accepté d’enfermer les autres ? N’y a-t-il pas là une justice à deux vitesses ? ». Relevant que « les craintes émises (…) dans les précédentes parutions se confirment avec la tournure que prennent les événements ces derniers jours », notre confrère cite aussi les termes du communiqué issu du conseil des ministres : « Le conseil des ministre a décidé de ne pas donner son accord ni à la demande du ministre des Infrastructures ni à celle du juge d’instruction (…) Les ministres ne voient pas de lien entre les marchés à l’origine de cette affaire et les activités du ministre des Infrastructures ». Ce refus des ministres de faire entendre M. Adoum Younousmi se présente comme une situation de « deux poids deux mesures » caractéristique d’une « injustice » et de « l’arbitraire », et s’apparente à un « acharnement » et un « règlement de compte politiques puisque certaines personnes sont mises à l’abri ». Pour terminer, Le Temps estime « qu’on s’achemine tranquillement vers une comédie où il sera difficile au juge de prouver la culpabilité de ces personnes qui, blanchies, seront remises en circulation ».

Barrant toute sa une avec le titre « Super Younousmi », l’Observateur n° 538 du 25 novembre estime qu’il y a « deux poids, deux mesures ». Pour notre confrère, « il y a de cela une dizaine de jours, le gouvernement avait autorisé l’audition de six ministres dont celui de l’Education et celui de la Santé ». « Après les jubilations des uns et la consternation des autres, suite au scandale au ministère de l’Education et l’arrestation de Haroun Kabadi, ex-Secrétaire général de la présidence de la République, on susurre qu’il y a dans cette affaire deux poids deux mesures », poursuit L’Observateur. C’est pourquoi, conclut notre confrère, « pour beaucoup, ce procès sur le marché 205 n’est qu’un moyen pour régler leur compte à certaines personnes ».


L’affaire des « faux dinars de Bahreïn »


En plaçant à sa une la photo de l’ancien conseiller spécial du président de la République, Hassan Fadoul Kitir, Notre Temps titre : « La justice française ouvre les vieux placards » avant de s’interroger en ces termes : « Pourquoi est-ce au moment où l’affaire des milliards destinés à l’achat des manuels scolaires défraie la chronique au Tchad que la justice parisienne réchauffe l’affaire des faux dinars de Bahreïn ? ». Commencé depuis le 16 novembre, ce procès devra prendre fin le 2 décembre 2009. Rappelant brièvement les faits, notre confrère explique qu’il s’agit « d’une vaste escroquerie internationale impliquant huit prévenus pour un montant avoisinant 350 millions d’euros ». C’était en 1998. Le principal prévenu tchadien, en exil au Togo, est jugé par contumace.

Pour L’Observateur, « La justice française juge Fadoul Kitir à distance ». S’inspirant d’un article du journal Le Monde, L’Observateur explique que l’ex-conseiller spécial de la présidence « avait été chargé de superviser l’impression en Argentine des coupures de 20 dinars de Bahreïn et de leur acheminement au Tchad » pour le compte du président de la République tchadienne. « Dans une interview exclusive au Monde du 5 juin 2001, le président Idriss Déby Itno avait fait état d’une cassette dans laquelle Hassan Fadoul Kitir aurait confessé son entière responsabilité en présence d’un magistrat français. Ce que l’intéressé avait formellement démenti dans un droit de réponse dans le même journal. Malheureusement, jamais cette cassette n’a été produite comme pièce à conviction malgré les demandes réitérées de la justice française et de l’avocate de Fadoul Kitir », conclut notre confrère.


Célébration du cinquantenaire de l’indépendance du Tchad


Dans son éditorial du numéro 1240, N’Djaména Bi-hebdo titre simplement : « Irréaliste », avant d’expliquer que « c’est au détour d’une conférence de presse donnée par Mahamat Zen Bada, maire de la ville de N’Djaména, que l’on apprendra que le pays va fêter ses 50 ans l’an prochain ». La mesure « irréaliste » prise par le maire de la ville est la décision que « d’ici le premier semestre 2010, toutes les maisons situées en bordure des grandes voies soient construites en matériaux durables ». En relevant que « le délai est court », notre confrère s’interroge : « sur quelle base le maire, qui s’accapare du 50ème anniversaire du Tchad, se fonde pour demander cet effort difficilement soutenable à ses concitoyens ? Le gouvernement va-t-il prendre en charge le coût des transformations à effectuer ou bien cherche-t-on tout simplement à virer, sans délai ni précaution, les massaguits du cœur de la cité ? »

Dans une brève, Le Temps rapporte qu’à la conférence de presse animée par le maire de la ville de N’Djaména en vue des préparatifs du cinquantenaire de l’indépendance du Tchad, celui-ci a annoncé une séries de mesures, parmi lesquelles : « celles relatives à la circulation, à l’embellissement, à la salubrité publique, à l’interdiction de jeter dans les rues et caniveaux des eaux souillées ». Selon notre confrère, « Mahamat Zen Bada n’a pas manqué de dire que conformément à un règlement en vigueur, toutes les habitations en bordure des avenues bitumées doivent être construites en matériaux durables ».

Par Hinyandiguim Malo Nestor
Source: Cefod
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