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Idriss Deby : Forfaitures d’un « mangeur d’opposant »

Publié par ndouné sur 3 Juillet 2008, 00:53am

Catégories : #Politique

Idi Amin Dada, de triste mémoire, a marqué l’esprit par sa « folie » et les dérapages d’un pouvoir absolu. Idriss Deby Itno reproduit les méthodes du tyran ougandais. Tel un prédateur, il « chasse » les opposants. Ibni Oumar Mahamat Saleh est mort sous les « dents » de l’escadron du Léviathan.

 

     Idriss  Deby aura-t-il le cœur léger ? Des remords émergeront-ils en fin du subconscient de ce despote rongé par tant de crimes politiques ? Dans tous les cas de figure, serein ou névrosé, le temps semblera bien long ce 3 juillet pour le sanguinaire dictateur tchadien. Le sang de ses nombreux  opposants étouffés  et assassinés dans les geôles du Tchad criera justice auprès de l’opinion tchadienne et internationale. Des salons huppés de N’djamena aux chaumières faméliques du Tchad, toutes les conversations  porteront un zeste d’amertume contre le régime de Deby.   3 juillet 2008 : 5 mois se sont écoulées depuis ce fameux 3 février où des encadrons de la mort ont emporté l’opposant Ibni Oumar Mahamat Saleh dans le couloir de mort. Le souvenir du mathématicien, ancien ministre et président du Parti pour les Libertés et le Développement (PLD) est  jamais vivace dans l’esprit des patriotes qui n’ont de cessé crier aux yeux du monde toutes les dérives meurtrières de régime agonissant de N’djamena. Ibni  Oumar Mahamat Saleh devient ainsi le symbole d’une opposition traquée, martyrisée jusqu’au supplice suprême.

 

 

                                   « Mangeur d’opposant »

 

 

      C’est n’est pas seulement un cliché que d’assimiler le Léviathan tchadien à Idi Amin Dada : Géant fruste et instinctif, brutal et rusé. Malin, dans tous les sens du terme. Il n'était ni fou ni stupide, ou du moins il fut assez intelligent pour savoir faire de sa « folie »l'instrument de son pouvoir. Les parallélismes ne manquent pas entre les deux. Bien plus encore, l’autocrate est un adepte de l’école soviétique des «  goulag -politiques », ces hauts lieux de tortures et traitements inhumains érigés pour des opposants qui ont le mérite de dénoncer dans un système qui ne tolère aucune « parole subversive ». Opposants fusillés publiquement, couverts d'un tablier blanc pour que le sang soit ainsi mieux visible. D'autres, encore, maintenus la tête sous l'eau jusqu'à la noyade, ou étouffés par leurs sexes coupés enfoncés dans leur gorge, ou bien écrasés par des chars à l'intérieur des casernes. D’Idi à Idriss Deby Itno (IDI), seuls les apparences changent. Le despote tchadien est plus « pudique », il  « chasse »  et massacre dans l’obscurité. Ibni Oumar Mahamat Saleh  aujourd’hui réduit au silence de la pierre tombale en sait quelque chose. Les vives condamnations des chancelleries occidentales et de la communauté internationales ne changeront pas  les  méthodes de « chasse  »  du régime d’IDI.

 

 

                                           Népotisme

 

 

     Idriss Deby ne s’est pas seulement illustré sur le champ des droits l’homme comme fervent « briseur d’opposant ».  Népotisme et favoritisme sont les socles du régime de N’djamena. Le Prince sait récompenser  ses plus fidèles partisans. Comme dans une partie du jeu de Dame, il pousse et place ses pions. Les pétro –dollars coulent ainsi à flot au sein de la clique des délinquants à col blanc. Deby redistribue les fruits de la manne pétrolière aux pontes qui pompent les richesses du Tchad pour  sa caisse noire. Après les jours d’incertitude de juin, le cercle des « inconditionnels » s’est resserré. Le tout- puissant Ministre des Finances Abbas Tolli a été propulsé dans le fauteuil  prestigieux de secrétaire – général de la Banque des Etats d’Afrique Centrale. Promotion pour promotion ! Deby, faiseur de destin, a mis en orbite Idriss Ahmat. Des jeunots aux dents longues ? M’empêche ! Des hauts fonctionnaires tchadiens  expérimentés et rompus dans les rouages de la BEAC  croupissent sous ce système de privilège à outrance. Fanés, ils sont les aigris d’un système aux antipodes de la méritocratie L’administration et tous les  services publics sont ainsi rongés par la frustration des promotions à tête- chercheuse. Le découragement se lit ainsi sur le visage de la fonction publique qui se meurt dans l’inertie.

 

    L’histoire mouvementée du Tchad vient ainsi de s’écrire dans le  népotisme et le sang de ses patriotes lâchement assassinés par les sbires de Deby. Plus que jamais, la classe politique tchadienne doit se mobilisée pour réclamer toute la vérité sur le sort de Ibni Oumar Mahamat Saleh et le départ  d’IDI.  Mobutu, Le Négus Rouge, Idi Amin Dada…, les dents de l’histoire  se resserrent toujours après les despotes.

 

 

Par A.K  de Ndjamena-matin

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