A chaque arrêt c’est la même chanson jusqu’à son arrivée à Abéché le vendredi 6 février, où il tient une réunion avec les officiers. Avec un peu de Beria, un peu d’arabe, très peu de français, il endormait la salle, quand tout d’un coup, comme piqué par une abeille, il regarda fixement un officier gorane et l’interpella ainsi « Vous les goranes là, à chaque combat vous fuyez comme des lapins, ce n’est pas parce que vous ne voulez pas combattre vos frères rebelles, mais c’est parce que vous êtes naturellement peureux ; alors cette fois le Patron dirigera personnellement les opérations et sera derrière tout le monde et gare à celui qui va essayer de se sauver ». Ce fut la stupéfaction dans le rang : L’officier interpelé éclata tout simplement de rire et quitta la réunion suivi par la quasi-totalité des participants. Sacré Abderahim !


La grogne des Généraux (suite) -
On pensait à une nième reculade de Deby, mais que non, en réponse à Tchadactuel, il a au contraire enfoncé d’avantage le clou en allongeant la liste des 3ème sectionnaires. Un second décret est pris pour ajouter ceux qui ont échappé sur le premier. Mais la grogne continue, plus particulièrement au sein des proches de Deby, ceux qui ont donné ou pensent avoir donné le maximum d’eux-mêmes pour la survie de ce pouvoir. Parmi eux, le Gl Mahamat Deliaou, dit « Badjou »le premier du coin à avoir rejoint le détachement autonome de la première armée du Frolinat dans l’Ennedi vers les années 73-74. Il était déjà un « rebelle confirmé » quand « l’écolier » Deby usait ses pantalons sur le banc de l’école. Selon nos informations, les réunions se succèdent à son domicile ; la justice est saisie pour remettre en question le fameux décret de Deby.

Mahamat Deliaou est déjà très en froid avec les Deby puisque son petit frère dirige la fronde de la population Bilia contre Timan Deby, lequel petit frère est en résidence surveillée à N’djaména. Deby avait voulu l’envoyer au bagne de KoroToro mais finalement a reculé. On n’envoie pas le petit frère de « Badjou » à KoroToro. Appartenant au même sous clan que les Deby, mais d’une lignée majoritaire, les Deby sont incapables de lever le petit doigt contre lui. Par contre, Mahamat Deliaou, s’il persiste dans la grogne peut bien fissurer la maison des Deby.

Mahamat Ahmat
N’djaména


Source: Tchadactuel