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La pauvreté persiste en Afrique centrale en dépit de la richesse de ses sous-sols

Publié par Ndouné sur 10 Octobre 2009, 09:13am

Catégories : #Economie

La pauvreté persiste en Afrique centrale en dépit de l'abondance des richesses naturelles qui profitent plus aux multinationales qu'aux populations, ont déploré récemment des experts et participants à une conférence internationale à Yaoundé.



"La valeur brute" des gisements d'un pays comme le Cameroun est estimée à "100 milliards de dollars" alors que "l'inventaire ne couvre que 40% du territoire", selon Gentry Fuh Calistus, secrétaire d'Etat camerounais auprès du ministère de l'Industrie et des Mines.

Pétrole, gaz naturel, fer, bauxite, nickel, cobalt, cuivre, or, uranium, manganèse... "Le potentiel de chacun des autres pays de la sous-région, bien que varié, s'évalue dans des proportions semblables", estime-t-il en soulignant que la sous-région "compte paradoxalement aussi parmi les moins développées du monde".

"Nous constatons qu'il y a un grand décalage entre les revenus des ressources du sous-sol et l'indice de développement humain", explique à l'AFP Samuel Nguiffo, secrétaire général du Centre pour l'environnement et le développement -CED- (Cameroun).

Deux pays de la sous-région, le Tchad qui dispose de pétrole et la Centarfrique dont le sous-sol recèle uranium et diamant, figurent dans les dix derniers du classement mondial du développement humain. Le Tchad a empoché en cinq ans plus de 3 milliards d'euros grâce au pétrole, mais 80 % de la population vit avec moins d'un dollar par jour.

En Guinée équatoriale, devenue l'eldorado pétrolier d'Afrique centrale, plus de 60% de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté.

En raison "de la complexité et de l'opacité dans le secteur" des industries extractives, "il est difficile" de déterminer avec précision le gain réel des compagnies pétrolières et minières mais "il est évident qu'elle gagnent beaucoup d'argent", souligne M. Nguiffo. En 2008 par exemple, Total Gabon a déclaré un résultat net positif de 381 millions de dollars. Les revenus du pétrole représentent près de 65% des recettes budgétaires du Gabon.

La corruption, "omniprésente dans le secteur", "se passe au détriment des Etats" qui tirent malgré tout la plupart de leurs recettes budgétaires de l'exploitation de leurs sous-sols, selon M. Nguiffo.

Pour M. Nguiffo, l'argent généré par les richesses naturelles est "mal utilisé" au niveau des Etats et profite à une minorité. "Il y a des dépenses de prestige qui n'agissent pas sur la qualité de vie des populations", regrette-t-il.

"Les ressources naturelles peuvent permettre à un pays de se développer si nous orientons nos priorités sur les populations", affirme James Shikwati, économiste kenyan.

"Les pays dont les entreprises pillent les ressources naturelles sur le continent offrent des initiatives de transparences selon leurs propres termes", déplore M. Shikwati, faisant notamment allusion à l'Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie).

Les pays qui adhèrent à l'Itie sont tenus de publier la quantité de pétrole, de gaz et de minerais extraits par les compagnies et les revenus versés par ces compagnies.

L'Itie est "importante", souligne Valéry Nodem, coordonnateur du Réseau de lutte contre la faim (Cameroun) mais elle "ne garantit pas que les revenus du pétrole servent à lutter contre la pauvreté (...), ne regarde pas les contrats souvent mal négociés et ne résout pas les problèmes de corruption".

L'ONG défend l'idée d'une harmonisation des législations nationales et des réformes communes au sein de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cémac): "Il serait important que la CEMAC adopte des reformes allant dans le sens de la transparence".


Source: Romandie.com avec AFP
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