Tchad • Désertion contagieuse dans l'armée de Deby : mutinerie au sein d’un régiment à Bardaï

Depuis trois jours toutes les radios et la presse en ligne branchés sur le Mali n'en ont que pour la massive désertion de ces soldats tchadiens qui ont subitement abandonné leur position dans le Nord Mali en emportant armes et bagages.

Prétexte de cet abandon de poste : Leurs primes ne seraient pas payées depuis trois mois pour certains, et pour d’autres depuis le mois de juillet dernier. On connait la suite : des généraux de la soldatesque de N'Djamena ont filé ventre à terre dare-dare du Tchad au Mali pour ramener ces guerriers à la raison.

Aux dernières nouvelles, selon des sources bien informées, après avoir quitté leur poste, certains de ces soldats en goguette auraient pris une destination inconnue – entre les frontières du Niger et du Tchad - avec véhicules, armes et munitions.  Mais il faut dire aussi qu’un autre groupe composé de 160 soldats tout autant en révolte a choisi pour sa part de négocier avec les responsables de la hiérarchie venus de N’Djamena, mais selon les dernières nouvelles, ce deuxième contingent grincheux ne cache pas son intention de déserter aussi Gao, malgré la relève envoyée depuis N’Djamena. Mais selon les dernières nouvelles, une partie de ce contingent aurait regagné N’Djamena.

On n'avait pas encore fini de supputer relativement à cette situation somme toute assez grave que de très alarmantes nouvelles fusent de Bardaï - dans l’extrême nord du Tchad - depuis avant hier soir dimanche 22 septembre.

En effet, il se dit avec insistance qu’une cinquantaine de militaires de l'armée tchadienne en poste sur cette position hautement stratégique du dispositif sécuritaire du Tchad auraient tout simplement réclamé les clés de leurs véhicules militaires qui venaient d’être confisquées par le responsable du B2 – sur instruction du président tchadien Deby – de peur qu’ils ne prennent la poudre d'escampette en emportant lesdits véhicules militaires, ainsi que plusieurs tonnes d'armes et de munitions.

Ce qui, il faut l’avouer, complexifie cette situation déjà extrêmement grave est que, selon des sources proches de Bardai,  après moult négociations dans la nuit de dimanche à lundi, le responsable du B2 de Bardai leur a signifié le refus du Chef d’Etat Major Général des Armées. Ce dernier ayant plutôt opté de procéder à des intimidations en envoyant des hélicoptères survoler la base militaire à basse altitude. 

En réaction, ces mutins en rupture de ban auraient pris possession de cet arsenal de force. Il se dit même que les meneurs de cette mutinerie qui dit son nom seraient venus exiger les clés de véhicules et des soutes à armes et munitions aux responsables en les braquant. Conséquence : il y eut résistance et des coups de feu auraient été tirés le lundi matin.

Au terme d’environ une demie heure d'une bataille rangée, les mutins auraient emporté ce qu'ils convoitaient – sans quitter la région. Bilan : un soldat grièvement blessé a été évacué par hélicoptère vers N’Djamena après escale à Faya Largeau.

Idriss Deby qui se trouve à New York au moment de la commission des faits aurait piqué une colère d'enfer et ordonné une chasse à l'homme conséquente.

Le constat se passe en tout cas de tout commentaire: de plus en plus de soldats de la milice de Deby prennent la tangente avec armes et bagages. C'est certainement pour les retourner contre lui dans un avenir pas lointain. Signe des temps!

Par D.L | Ndjamena-matin

-----------

Photo : RFI.fr