Après une grève dure et sûre menée tambour battant pendant près de deux semaines dans plusieurs villes du Tchad, les syndicats des travailleurs ont réussi à faire fléchir Idriss DEBY qui a fini par recevoir les bureaux exécutifs de l’Union des Syndicats du Tchad(UST) et de la Confédération Libre des Travailleurs du Tchad(CLTT) au palais rose le vendredi 11 Novembre dernier.
A l’issue d’une audience ayant pris des allures de reddition, le potentat a lâché du lest, en riant jaune.
Mais il avait son idée de vengeance. Et sa vengeance, c’est sur Boukar BARKA, leader de la Confédération Syndicale du Tchad, et forte tête pensante du combat pour les droits des travailleurs qu’il l’a assouvie.
Ainsi, Boukar BARKA, leader de la Confédération syndicale du Tchad (CST), s’est brusquement trouvé aspiré et broyé par une infernale machine judiciaire au lendemain de l’audience accordée par le chef de l’Etat aux syndicalistes : le Dimanche 13 novembre – jour non ouvrable ! - il a été interpellé à son domicile et conduit manu militari à la brigade anti stup de Moursal où il a été mis en cellule sans autre forme de procès.
Le lendemain, lundi 14 Novembre dès la première heure, le syndicaliste, menottes aux poings, a été présenté au Procureur de la République pour audition. Mais – contre toute attente - il a été déféré dans la foulée à la maison d'arrêt de N'Djamena.
Une situation brutale qui n’a pas manqué d’émouvoir non seulement tous les milieux syndicaux, mais aussi et surtout le grand public qui n’ignore rien du combat syndical mené sans désemparer avec courage et détermination par ce leader qui, en tout début du mois de Novembre déjà, avait une première fois été arrêté et traduit devant le parquet avant d’être relâché par le procureur lui-même quelques heures plus tard.
Aux dernières nouvelles et selon des indiscrétions ayant filtré du parquet, l’implication directe du syndicaliste dans les grèves a été jugé constitutif d’un délit : celui de … « troubles à l'ordre public. »
Le dossier Boukar BARKA devrait s’ouvrir en audience publique le jeudi 17 novembre 2011. Mais en attendant, il croupit en prison.
Il n'empêche que malgré les intimidations du régime enrobées de déclarations spécieuses, les étudiants de l'université de N’Djamena n'ont toujours pas repris les cours. Le combat pour les revendications continue !
A suivre.
Par D.L | Ndjamena-matin
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